Le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) a fait de son implantation dans les «quartiers populaires» l’une de ses priorités . Pour y parvenir, le parti de Besancenot semble prêt à admettre des «accommodements raisonnables» sur des principes comme la laïcité de la société ou le féminisme.
Lors des universités d’été de Port-Leucate (Aude, du 23 au 26 août), cinq ateliers étaient consacrés à cette problématique, dont un réunissait les représentants des principales associations dites de quartiers Tarek Kawtari du MIB , Salah Amokrane du Takticollectif – ex-Motivé-e-s –, Mohammed Mechmeche d’AC le feu et Kamel Tafer du Mouvement social des quartiers et les dirigeants du NPA.
Olivier Besancenot et Omar Slaouti, enseignant à Argenteuil (Val-d’Oise) et tête de liste aux dernières européennes, ont écouté la méfiance des cités, s’exprimant par l’usage des termes «Vous et nous », pour définir la délicate relation aux partis politiques : « Il y a un vrai traumatisme par rapport à la récupération politique des années SOS Racisme. Ils nous parlent encore de Julien Dray qui vient de la Ligue. Mais moi, je n’avais même pas encore commencé à militer à cette époque. » (…)
Pour Omar Slaouti, l’ouverture à une population pour partie musulmane n’est pas une si grande révolution culturelle : « La LCR était déjà une organisation souple et pas ultra-dogmatique, capable de s’adapter au moment. » Et de botter en touche quand on l’interroge sur une évolution certaine des mentalités laïques et féministes, permettant entre autres la mise en œuvre d’un menu Ramadan servi spécialement à une dizaine de militants à Port-Leucate avant et après le soleil ou la présence de militantes voilées : « Ici, il y a des musulmans croyants. Mais il pourrait aussi y avoir des chrétiens qui pourraient faire carême. Soyons clairs, on ne demandera jamais à quelqu’un d’enlever son foulard, mais on ne fera pas l’impasse non plus des discussions sur le sexisme… »
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