Lu dans Le Parisien.
Rama YADE revient de loin. Pensez donc : fin 2008, elle a osé dire non à Nicolas Sarkozy, qui lui demandait de se présenter aux élections européennes. Très fâché, le président a failli profiter du remaniement de juin pour la mettre à la porte. Mais on ne se sépare pas comme ça d’une icône de la jeunesse et de la diversité, qui laisse derrière elle tous les caciques de droite et de gauche avec 59 % d’avis favorables (baromètre IPSOS/« le Point »).
Et qui vient d’entrer, à la 45 e place, dans le Top 50 du « Journal du Dimanche » sur les personnalités préférées des Français. Alors Sarkozy l’a simplement fait passer du secrétariat d’Etat aux Droits de l’homme au secrétariat d’Etat aux Sports. Une rétrogradation ? Lui poser la question, c’est s’attirer une vive réplique : « J’ai 32 ans. C’est mon deuxième ministère… Mais je suis très flattée, les gens qui disent cela me voyaient peut-être au-dessus… » (…)
La jeune femme, qui ne manque ni de talent ni de confiance en elle, ne perd pas de vue ses ambitions en Ile-de-France, quitte à se faire rappeler à l’ordre (lire ici). Elle a compris que son secrétariat d’Etat pouvait devenir une excellente tribune politique. Aux Droits de l’homme, elle s’était fait connaître en accusant le colonel libyen Kadhafi de venir en France « s’essuyer les pieds du sang de ses forfaits ». Aux sports, et pour l’Euro 2016, elle rencontrera des obstacles qui demanderont aussi un peu de la diplomatie apprise tant bien que mal au Quai d’Orsay. (source)