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L’épidémie est annoncée. La pandémie fait son chemin et les Français restent de marbre. Fait inédit, malgré la dynamique d’amplification médiatique, la psychose ne prend pas. Selon un sondage,  73% des Français ne se disent pas inquiets. A la peur virtuelle entretenue par les médias, ne succède pas, pour l’instant, la panique réelle.
Principe de précaution médiatique oblige, RTL consacrait, hier, au sujet une journée spéciale. Un sondage donc. Un gimmick : « la grippe de A à Z », Roselyne Bachelot en invité spéciale de la matinale pour répondre aux questions des journalistes et des auditeurs ainsi que des reportages répartis tout au long de la journée. En ce jour de rentrée –mais apparemment, le virus ne se préoccupe que très peu du calendrier scolaire et médiatique-, le Parisien a également décidé d’y consacrer deux pages sur le thème « tout savoir sur la grippe A ». On y apprend notamment que si dans l’hémisphère Sud, le virus a dépassé le pic d’activité pandémique, le bilan est « loin d’être catastrophique ». Faute d’avoir fait l’expérience du virus, les Français assistent tranquillement et « en live » à ce que les sociologues appellent la construction sociale de la maladie. En l’occurrence, un marketing de la peur au seul profit des labos pharmaceutiques.
Un bilan presque décevant. Car les médias ont misé gros sur cette pandémie grippale. Faute de s’abattre sur le monde, la grippe a largement touché l’univers médiatique qui n’entend pas se faire vacciner de sitôt.
C’est plutôt la sérénité affichée par la population qui en deviendrait presque angoissante tant elle est surprenante. Simple indifférence ? Inconscience collective ? Acceptation du principe de la « société du risque » ou le signe d’une maturité politique d’un corps social toujours ramené à sa naturalité, moins prompt à se laisser tourner en bourrique à la première alerte sanitaire, et résigné à subir les conséquences d’une mondialisation dont elle jouit par ailleurs ? En ce sens l’épidémie s’annonce, tout autant, et peut être avant tout, comme un phénomène politique. (Marianne2)

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