Après les concours de la fonction publique dont les épreuves de culture générale, jugées discriminatoires, sont peu à peu rabotées, c’est au tour des concours aux grandes écoles de passer à la moulinette de la diversité. Valérie Pécresse, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, souhaite élargir la «diversité sociale» au sein de ces établissements. Elle estime que la sélection devrait juger «la personnalité, la créativité, l’intelligence » des candidats et non pas s’appuyer sur leurs connaissances en culture classique.
Afin d’y introduire plus d’ouverture sociale, Valérie Pécresse souhaite que les grandes écoles accueillent 30 % de boursiers. «Je suis prête à aller dire aux écoles qu’au lieu de tester la culture classique elles essaient de juger l’intensité du parcours d’un étudiant». Elle a déjà rencontré Richard Descoings, le directeur de Sciences-Po, qui a lancé l’idée, en janvier, de supprimer le concours d’entrée de son école, le qualifiant d’«absolument pas démocratique».
Depuis, Yazid Sabeg, commissaire à la Diversité et à l’Égalité des chances, a demandé à l’inspection générale de vérifier quelles étaient les épreuves les plus discriminantes socialement. Selon des études anciennes portant sur le bac ou le concours de Sciences-Po, les épreuves de culture générale ou d’histoire, mais surtout de langues, seraient les plus concernées.
L’accueil des enseignants est mitigé mais Christian Margaria, président de la commission diversité de la conférence des grandes écoles, considère cependant que les esprits sont «mûrs». «Si on nous prouve, scientifiquement, que telle épreuve handicape les jeunes de milieu défavorisé, pourquoi ne modifierait-on pas à la baisse les coefficients de cette épreuve ?»
(Le Figaro)