Evens Salies, économiste à l’OFCE, revient sur la Contribution climat énergie et l’abandon du principe de taxe carbone appliquée à l’électricité.
“Une taxe carbone sur les énergies fossiles est justifiée sur le plan de la théorie économique si elle reflète le coût supplémentaire que la pollution par le carbone inflige à la société.
Mais fonder une taxe s’appliquant aux ménages à partir d’un prix du CO2 sur le marché des émissions pour les entreprises, c’est du pifomètre. La taxe devrait être d’un montant progressif, en fonction des revenus. En effet, la demande des ménages les plus riches -qui sont aussi les plus gros consommateurs- est moins sensible à une variation du prix. Leur facture énergétique représente une plus petite part de leurs revenus que dans le cas des plus modestes. Ils possèdent des équipements de confort consommateurs d’énergie –piscines, climatisation- tout en se souciant moins du prix de l’électricité.
Si on voulait instaurer un système équitable, il fallait que le montant de la taxe tienne compte de ces différences. Le plus simple aurait été de taxer plus ceux qui sont les moins sensibles, c’est-à-dire les plus riches, qui sont donc généralement ceux qui consomment plus. Il s’agit d’une discrimination justifiée sur le plan de la théorie économique.” E24
(Merci à Léonidas)