Le Fonds monétaire international a conseillé mardi aux États de rendre publics les risques financiers qu’ils ont pris pour venir en aide au système financier, ainsi qu’une stratégie pour réduire peu à peu ce risque.
Pour le FMI, “les mesures pour soutenir le système financier ont eu des conséquences limitées sur les déficits budgétaires jusqu’ici. Mais les bilans souverains (la somme des obligations des États et d’autres institutions publiques, ndlr) ont gonflé et l’exposition au risque s’est considérablement accrue“. Sont concernés non seulement le budget des États, mais aussi les banques centrales et d’autres instruments d’intervention comme les fonds souverains, dont les actions engagent aussi “la qualité perçue de l’emprunteur public“, a rappelé le FMI.
Les États des 30 économies les plus développées ont en moyenne engagé l’équivalent de 7,4% de leur produit intérieur brut dans ce type de mesures depuis début 2008. Et les actifs détenus par leur banque centrale représentent 4,2% du PIB.
En d’autres termes, le FMI conseille aux États de publier des chiffres plus extensifs que ceux de la dette publique traditionnelle. Ils devraient prendre en compte le coût possible des mesures exceptionnelles contre la crise financière: garanties publiques au profit du privé, recapitalisation d’entreprises, achats et échanges d’actifs financiers et facilités nouvelles pour fournir de liquidités.
D’après le Fonds, “la stratégie de gestion de la dette doit être rigoureuse quant au risque que les obligations contingentes se matérialisent”, c’est-à-dire que la crise fasse perdre aux États des sommes qu’ils ont mises en jeu mais espèrent récupérer.
“Ceux qui bénéficient des garanties peuvent les faire valoir, les facilités de prêts peuvent être utilisées, les prêts peuvent ne pas être remboursées, et les actifs peuvent ne pas garder leur valeur“, a précisé le FMI.
Par ailleurs, “cela implique de préparer le terrain avant de défaire de manière ordonnée les mesures de soutien“, selon les auteurs du rapport. “La stabilité financière dépendra entre autres de la confiance du secteur public dans l’idée que les finances publiques et la politique monétaire sont ancrées dans un cadre sain à moyen terme qui limite les risques budgétaires, de dette et d’inflation“, a rappelé le FMI.
Mais il est encore “trop tôt pour retirer le soutien public au secteur financier” d’après l’institution multilatérale, qui conseille d’attendre des signes plus nets de reprise économique et de stabilisation du système financier. AGEFI