A la maison d’arrêt de Nantes, les détenus musulmans reçoivent leurs merguez halal par-dessus le mur d’enceinte. Des personnes dans la rue “lancent de la nourriture halal. La viande est placée dans des bouteilles. On en retrouve sur les toits”, explique le directeur adjoint.
Souvent de la dinde, beaucoup de merguez. Elles sont cuites avec les moyens du bord : des brûleurs bricolés avec des pastilles de réchauds de camping par exemple. “Nous ne pouvons pas nier ces ‘projections’. La maison d’arrêt est au coeur de la ville, sans glacis de sécurité”.
“Nous assurons des patrouilles régulières. Mais nous ne pouvons pas rester postés 24 heures sur 24”, précise un policier. “Les jets de viande sont une réalité”, constate le directeur adjoint. “Mais cela reste rare.” Les détenus qui suivent le ramadan ont des repas aménagés. Ils peuvent acheter de la nourriture halal. La prison doit respecter les confessions.
“Mais la distribution est difficile”, estime Messaoud Fartassi, l’imam de la maison d’arrêt. “C’est tous les quinze jours et les quantités sont limitées, insuffisantes.” Près de 70 détenus de la maison d’arrêt, sur plus de 400, demanderaient la nourriture halal. “C’est difficile de trouver un fournisseur qui puisse assurer d’importantes quantités avec les règles de l’administration pénitentiaire : plats livrés sous vide, etc. C’est un réel problème. Les détenus m’en parlent très souvent”, précise l’imam. “Nous tâchons d’assurer la distribution dans les meilleures conditions. C’est complexe à mettre en oeuvre”, assure le directeur adjoint.
De même, on loge des boules de cannabis dans des balles de tennis lancées aux heures de promenade. “Les balles tombent dans la cour”, explique un syndicaliste de FO Pénitentiaire. “Elles passent aussitôt de mains en mains et remontent dans les cellules.” Les téléphones portables, interdits, sont un autre grand classique.
N.B. : le Code pénal prévoit jusqu’à un an de prison et 15 000 € d’amende pour les “projections” aux détenus d’une prison.
Source : Presse Océan
(Merci à S.)