En juillet, sur Fox News, l’animateur Glenn Beck a accusé Obama d’être imprégné de haine anti-Blancs :
« Ce gars a une haine profondément ancrée pour les gens blancs, pour la culture blanche. Quel type de Président s’en prendrait ainsi à la police ? (…) Je ne dis pas qu’il n’aime pas les Blancs, je dis qu’il a un problème, ce gars, selon moi, est un raciste. »
Sur CNN, le même mois, reprenant un vieux thème conservateur pendant de la campagne 2008, le journaliste de CNN Lou Dobbs s’est demandé pourquoi Obama n’avait pas produit une copie de son certificat de naissance : une façon de mettre en doute la légitimité du Président.
Un président américain doit en effet, selon la Constitution, être né sur le territoire américain : ainsi, le gouverneur de Californie Arnold Schwarzenegger ne pourra jamais briguer le poste suprême. Barack Obama est né à Hawaï, il a produit un extrait de naissance, mais certains conservateurs, surnommés les « birthers », le soupçonnent d’être en réalité né au Kenya.
On peut avoir un aperçu des passions soulevées par le sujet dans ce débat organisé par Lou Dobbs.
La semaine dernière, croyant bien faire, l’ancien Président démocrate Jimmy Carter est venu, sur NBC, mettre un peu d’huile sur le feu. Il a accusé les détracteurs d’Obama qui menacent de faire dérailler au Congrès le plan santé d’être mûs par le racisme :
« Je pense qu’une part énorme de la forte animosité manifestée contre le président Barack Obama tient au fait qu’il est noir. Ça remonte à la surface : je crois que pour de nombreux Blancs, pas seulement dans le Sud, les Afro-Américains ne sont pas qualifiés pour diriger ce grand pays. » (Voir la vidéo, en anglais)
Cette déclaration a soulevé l’indignation des républicains : ils ont accusé les démocrates de jouer la « carte raciale » pour resserer leurs rangs et désarmer les critiques.
Lundi soir, Barack Obama a tenté d’apaiser ce sale débat dans le Late Show de l’animateur David Letterman, sur CBS :
« En fait, il faut d’abord garder en tête que j’étais Noir avant l’élection (rires)… C’est vrai ! Les Américains m’ont fait cet honneur extraordinaire [d’accéder à la présidence], ce qui vous donne une idée d’où on en est [sur les questions raciales].
Je pense que ce qui se passe, c’est que quand un Président essaye d’apporter des changements importants, surtout en temps de difficultés économiques, il y a toujours des gens que cela énerve. »