Alain Gresh, directeur adjoint du Monde diplomatique, se refuse à voir les conséquences d’une immigration massive extra-européenne, essentiellement musulmane, et qualifie les inquiétudes ou les interrogations qu’elle suscite d’«islamophobie», un terme commode qui permet de disqualifier d’emblée son interlocuteur. Il estime que les musulmans de france n’ont pas à s’adapter à leur pays d’accueil puisqu’ils sont Français et «vont faire la France».
Nous vivons les temps de l’islamophobie. Chaque jour apporte sa pierre à l’édification d’une machine de guerre d’autant plus efficace qu’elle ne relève d’aucun complot et qu’elle enrôle sous sa bannière des responsables de gauche et de droite, des intellectuels de gauche et de droite, des « savants » de gauche et de droite. (…)
Je ne reviendrai pas longuement sur les déclarations de Mme Badinter [parlant devant les membres de la mission d’information sur la burqa], mais un principe sous-tend son intervention : « ils », les musulmans, doivent se conformer aux lois du pays dans lequel ils s’installent. Le seul problème c’est qu’ils ne s’installent pas, « ils » sont là, ils sont français et “ils” vont rester et faire la France. A moins qu’on ne veuille les déchoir de la nationalité, comme le pouvoir de Vichy l’a fait avec les juifs.
Tout le monde s’est réjouit que l’on ait refusé la nationalité française à une femme musulmane qui portait la burqa. Fallait-il, dans les années 1930, refuser la nationalité à des juifs loubavitch qui ne s’habillaient pas comme tout le monde et avaient de drôle de papillotes ? (Source)
Alain Gresh, est réputé de “gauche internationaliste“. Il est l’auteur d’ouvrages tels “L’islam en questions” écrit avec Tariq Ramadan, ou “L’Islam, la République et le Monde” (2004). Il est également membre de la revue Maghreb-Machrek, consacré au monde arabo-musulman et publie un blog “Palestine-solidarité“. On ne saurait donc le suspecter d’une quelconque partialité dans ses analyses…