Il y a vingt ans, pour le cinquantenaire de la Cimade, l’ancien Premier ministre avait déjà prononcé un discours. Il avait alors déclaré que “La France ne peut accueillir toute la misère du monde… mais elle doit savoir en prendre fidèlement sa part”.
Jugeant que les “migrations” sont “un fait incontournable”, l’ancien Premier ministre souligne “l’urgence pour l’Europe à inventer d’autres règles se fondant sur le respect du droit international et les principes des droits humains dans le cadre d’une vision réalistes des conditions économiques et sociales de l’intégration des émigrés basée sur une nouvelle lecture du monde, des risques et des chances de son avenir prévisible.” [?!]
Pour “inventer” cette “politique européenne d’hospitalité” à laquelle il aspire, Michel Rocard propose quelques pistes:
- Supprimer les “quotas annuels d’expulsions du territoire”
- “Renoncer purement et simplement à placer en centre de rétention les personnes vivant avec leurs enfants dans notre pays”.
- “Donner un permis de séjour à tous ceux dont l’intégration constatée établira la vocation à vivre parmi nous”.
- “Débarrasser notre législation de toute disposition ou contradiction tendant à créer cette catégorie inadmissible d’étrangers non régularisables non expulsables”
- Créer un statut de droit pour les «réfugiés de fait que sont notamment les afghans […] qu’on ne peut moralement pas renvoyer dans un pays en guerre depuis trente ans, et pas davantage les condamner à l’errance”.
Pour l’ancien Premier ministre, ce “cadre nouveau” ne pourra être inventé “qu’en sortant d’une vision européo-centrée, et en établissant un nouveau dialogue avec les pays du Sud, en premier lieu l’Afrique”. Source