Le ministre égyptien de la Culture, Farouk Hosni, qui briguait le poste de directeur général de l’UNESCO a été battu par Irina Gueorguieva Bokova, une diplomate, ancienne apparatchik du parti communiste bulgare.
Après sa défaite, F. Hosni avait déclaré : «Il y avait aussi ceux qui agissaient en coulisse, les organisations juives et le lobby qui ont répandu un tissu de mensonges à mon égard». Serge Klarsfeld, qui était favorable à sa candidature, réagit à ces propos.
Q. De nombreux medias égyptiens ont déclaré que si Hosni n’avait pas été élu c’était à cause du lobby juif, qu’est ce que vous en pensez?
Serge Klarsfeld : (…) Il y a eu des prises de positions de Claude Lanzmann, d’Elie Wiesel, de Simone Veil, de Bernard-Henry Levi et du CRIF : les égyptiens en ont tiré les conséquences. Vous ne pouvez pas empêcher les égyptiens de voir le soleil en plein jour… Il n’y a rien d’extraordinaire à remarquer que le monde juif s’est opposé en général à l’élection de Farouk Hosni. C’est normal que les égyptiens le constatent, comment voulez-vous qu’ils le reçoivent autrement ? Il n’y a pas eu, disons, un “esprit tolérant” qui ait présidé.
Q. Le lobby juif est un terme très connoté, cela ne vous choque pas que les égyptiens l’emploient ?
Serge Klarsfeld : Non cela ne me choque pas du tout puisque toutes les grandes personnalités qui ont pris parti dans cette affaire étaient juives. Vous ne pouvez pas demander aux égyptiens de dire que les pyramides sont des taupinières.
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