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Pour réduire le déficit de la sécurité sociale, le gouvernement prévoit d’augmenter la taxe sociale sur l’intéressement et la participation. Il y a un an, ces deux dispositifs étaient valorisés par le chef de l’État pour augmenter le pouvoir d’achat.

Il y a à peine un an l’intéressement et la participation étaient promus par le chef de l’État. La participation des salariés aux fruits de l’expansion – pour reprendre la formule gaulliste de 1967 – et l’intéressement étaient présentées comme le moyen de donner davantage de pouvoir d’achat, sans augmenter les salaires directs.
Pour cela, le gouvernement avait mis au point une exonération fiscale. Le but poursuivi était d’inciter les entreprises de petite taille à recourir à ces formes de rémunération plutôt utilisées par les grandes entreprises. Sans parler du déblocage facilité, les salariés pouvant jouir plus tôt des sommes jusque-là bloquées plusieurs années.
Moins d’un an plus tard, les priorités ont visiblement changé. Pour faire face au déficit de la sécurité sociale, le gouvernement présente un énième plan. Parmi les mesures inscrites dans le projet de budget, figure en bonne place l’augmentation du taux du forfait social sur l’intéressement et la participation et sur l’abondement des entreprises aux versements sur les plans d’épargne d’entreprise et les Perco (les plans d’épargne pour la retraite collectif).
Jusqu’ici, le taux de cette taxe était de 2 %. Il passe à 4 %. La mesure devrait certes rapporter 380 millions d’euros. L’augmentation de la taxation sur les retraites chapeaux rapportera elle 25 millions d’euros. Pour mémoire, le déficit de la sécurité sociale atteindra 30 milliards en 2010.

L’effet d’une telle mesure fait peu de doutes pour Patrick Azieres, chargé de cette fonction au sein du cabinet Hewitt:« si on augmente la taxe de 2 à 4 %, les entreprises qui donnaient 100 il y a deux ans ne donneront plus que 96. Les montants distribués aux salariés vont être réduits. C’est d’autant plus mal venu, alors que le pouvoir d’achat est en baisse et qu’en temps de crise économique, les salariés souhaitent se constituer une épargne de précaution. »

La présidente du Medef, Laurence Parisot a protesté. Pour elle, intéressement et participation aident les salariés à se constituer une épargne en vue de la retraite. Selon le syndicat patronal, c’est une nécessité dans la période actuelle. D’où la demande du « retrait de cette mesure », d’autant qu’elle met à mal un dispositif favorable à l’association des salariés aux résultats de l’entreprise.
Plus d’intéressement pour les salariés pour tenir les promesses du président du pouvoir d’achat, mais aussi plus de taxes pour les entreprises qui distribuent de l’intéressement, au risque de rendre cette forme de rémunération moins attractive. Comprenne qui pourra… Usine Nouvelle

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