Pour éviter que les affiches UDC et le débat antiminarets n’enflamment les pays musulmans, la Suisse renforce sa communication. Si la polémique fait rage en Suisse, qu’en sera-t-il dans le monde arabe?
L’enjeu est crucial, en termes d’image mais aussi de retombées économiques. Il s’agit d’éviter un dérapage comme lors de l’affaire des caricatures de Mahomet.
A l’étranger, les ambassadeurs de Suisse sont dûment briefés: «Nous sommes très attentifs à ce qui se passe ici et allons le rester ces prochaines semaines, explique Markus Peter, ambassadeur au Pakistan.
A l’Organisation de la conférence islamique (57 Etats membres), on se dit inquiet face à une initiative qui attaque l’islam et les musulmans. «Si l’initiative passe, l’image de la Suisse en souffrira», affirme le représentant de l’organisation à Genève.
Pour palier tout embrasement à l’étranger, «l’armada communicationnelle» du Conseil fédéral est en place depuis des mois. Il faut informer, informer et informer, répète le président de la Confédération. Le jour même du dépôt de l’initiative, en juillet 2008, le gouvernement appelait déjà le peuple à la rejeter.
L’affiche de l’UDC divise les villes suisses. Après Lausanne, Montreux et Yverdon mercredi, Fribourg a décidé hier de l’interdire. La Ville se rallie à l’opinion de la Commission fédérale contre le racisme, qui estime que l’image de la femme intégralement voilée et des minarets érigés sur la carte de la Suisse «nuit à l’intégration sociale et à la paix publique».
Emboîtant le pas à Genève, les Villes de Bienne, Zurich, Lucerne et Winterthour ont en revanche estimé que la liberté d’expression prévalait, tout en condamnant le contenu de l’affiche. (source)