Le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Mohammed Moussaoui, considère que le débat sur le port du voile intégral stigmatise toute une religion et propose la création d’une commission parlementaire pour «dresser le tableau de la montée de l’islamophobie en France».
Le CFCM affirme que «pour assurer un meilleur ‘vivre ensemble‘ il est impératif que chacun prenne en compte la perception de cette pratique par le reste de la société, et également que chacun reconnaisse le droit à la différence». Il juge légitime de demander à une femme de montrer son visage pour contrôler son identité, pour que le banquier ou l’institutrice la reconnaisse, mais il voit dans ce désir d’interdire le voile «un risque d’instrumentalisation de l’islam (…) de stigmatisation de toute une religion».
L’ouverture de ce débat, insiste-t-il, a fait naître un sentiment d’injustice dans la communauté musulmane et il souhaite la mise en place d’une mission ou d’une commission parlementaire pour «dresser le tableau de la montée de l’islamophobie en France, de la multiplication de ces actes qui menacent la cohésion nationale».
La commission parlementaire sur le port du vole intégral a ensuite entendu Denys de Béchillon, professeur de droit public à l’université de Pau qui a expliqué combien il serait difficile de légiférer sur la question, que ce soit au nom de la laïcité, de l’ordre public ou de la dignité de la personne humaine. “Nous n’avons, a-t-il résumé, ni les outils (juridiques) ni la culture politique pour interdire le voile sur le territoire national».
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