Le métier de chauffeur de bus attire de plus en plus de «jeunes de banlieues». La démarche est simple : s’inscrire sur le site Internet de la RATP, joindre un CV, être titulaire du permis B. Après une formation, le chauffeur débute sa carrière avec un salaire de 1 760 euros brut hors primes. Quelques portraits de ces heureux élus.
Après avoir obtenu son baccalauréat professionnel en commerce, Mamadou réfléchit longuement sur son avenir post-bac. «J’en suis venu a ce boulot car je me suis dit quel métier peut me convenir a vie ? Il n’y en quasiment aucun, enfin, si, certains, mais il fallait faire de grandes études, donc j’ai pris la RATP. La RATP, c’est de la conduite, ça j’aime beaucoup et il ne faut pas de diplôme particulier, donc c’était nickel.»
Dans les bus 105 et 301, par exemple, un agent de la RATP en uniforme, issu de cette génération high-tech. On monte dans le bus et on entend le dernier album du rappeur Despo Rutti, tout droit sorti du haut-parleur du téléphone portable de monsieur. Lui dire bonjour, ce n’est pas s’assurer de la réciproque; car il a le kit mains libres aux oreilles, discute avec son pote ou sa meuf et donc ne vous calcule pas.
J’ai remarqué aussi que la RATP, ça attire les barbus muslims. Durant la formation, ils sont sérieux, suivent scrupuleusement les consignes, le visage rasé. Mais une fois le boulot en poche et le contrat signé, malgré qu’il ne faille pas montrer de signes ostentatoires de religion au travail, ils se laissent pousser la barbe et bossent avec. En même temps, c’est une aubaine pour eux, ce boulot : tout comme Mamadou, ils sont fonctionnaires, disposent de nombreux avantages et en plus de ça, ils ne sont pas obligés d’avoir un contact physique avec les usagers. Du coup la religion est respectée et le boulot assuré comme il faut. En même temps, la barbe, hein, des hommes la portent sans être musulmans pour autant… Jésus avait bien sa barbiche lui aussi. Source : Bondy Blog
Josette Théophile, directrice générale chargée des ressources humaines, déclarait à propos de l’ouverture aux étrangers des emplois à la RATP en 2002 :
«Cette démarche ne correspond pas à une nécessité de recrutement, nous n’avons aucune pénurie d’emplois,. C’est plutôt une politique d’ouverture sur la cité. Nous considérons que le transport est un facteur d’intégration dans la ville et nous souhaitons que nos agents ressemblent aux voyageurs qu’ils transportent.»
(Source)