Quant au rôle des modèles mathématiques dans la genèse de la crise, je le pense surfait.
Dans le cas où les marchés sont organisés selon une certaine structure, telle que “le prix de l’instrument le plus liquide commande celui de l’instrument un peu moins liquide, et ainsi de suite”, l’usage de ces modèles est parfaitement approprié. Tel était le cas du marché des changes et de celui des taux d’intérêts.
Par contre, quand cette structure n’existe pas, l’emploi de ce type de modèles mathématiques aurait en effet dû être fortement déconseillé, et pourtant, ils ont proliféré : je veux parler ici, bien sûr, du marché des dérivés de crédit et, par extension, de tout ce qui est titrisation synthétique.
On sait ce qui en a résulté : des actifs toxiques, une déstructuration sans précédent des marchés financiers, le recours forcé à des aides étatiques et de banques centrales d’une ampleur sans précédent, etc.
C’est comme l’atome. Il est neutre en lui-même, il est bon ou mauvais selon ce que vous en faites.