Les délinquants mènent la vie dure aux 21 policiers de l’Uteq (unité territoriale de quartier) de Lille-Sud, devenus la cible de multiples menaces, provocations et caillassages. Des policiers auraient déjà demandé leur mutation, cinq mois seulement après la mise en place de l’unité.
« La police est tournée en ridicule, affirme un représentant du syndicat Alliance. La consigne, c’est de rebrousser chemin. Pour les collègues, c’est difficile à vivre, et les habitants considèrent que la police capitule ».
Selon le syndicat, l’Uteq s’est repliée sur les secteurs calmes de Lille-sud et n’accomplirait plus que rarement des patrouilles à pied, jugées trop risquées. « En tout cas, jamais quand il fait noir. La hiérarchie leur demande de battre en retraite au moindre souci, ce qui donne une image catastrophique de la police. Les collègues étaient volontaires au départ mais sont désormais démotivés ».
Des consignes inquiétantes dans un contexte où l’insécurité ne faiblit pas, loin de là : lundi soir dans le secteur de la Briqueterie, l’incendie d’un véhicule placé en travers de la route a permis d’attirer pompiers et policiers dans un véritable guet-apens, au cours duquel les fonctionnaires ont été copieusement caillassés et pris à partie par une trentaine de jeunes armés de battes de base-ball. Seule l’arrivée de renforts de police a permis de disperser les émeutiers, sans qu’aucun d’entre eux soit interpellé.
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