Saint-Étienne, Rouen, Lille et même la Seine-Saint-Denis craignent la flambée des taux des prêts accordés par la Deutsche Bank et d’autres établissements financiers. Ces prêts à taux variables avaient été contractés avant la crise financière et sont indexés sur des indices qui pourraient varier fortement en 2010.
Le maire de Saint-Étienne, Maurice Vincent, les qualifie de “bombes à retardement“. Ces prêts à taux variable, la municipalité en a contracté pour 190 millions d’euros. Pas seulement avec la Deutsche Bank, mais aussi avec Dexia et la Royal Bank of Scotland. Ce que demande le maire, rejoint par le président du conseil général Claude Bartolone plongé dans la même situation, c’est simplement d’annuler les termes du contrat.
Sauf que les banques en question ne l’entendent pas de cette oreille, du moins pour le moment. Dexia serait néanmoins ouverte à la négociation. Les collectivités menacent donc de faire appel à la justice, en rappelant que l’État a sa part de responsabilité et qu’il n’a toujours pas signé la “charte de bonne conduite” qui le relie aux banques et aux collectivités locales. Claude Bartolone rappelle également que la Cour des comptes avait donné un avis défavorable sur la contraction de ces emprunts toxiques.
En août dernier dans MoneyWeek, Denis Sarget prévenait au sujet de Dexia que les actifs toxiques s’étaleraient jusqu’en 2010.
La réalité rattrape aujourd’hui la banque et les collectivités locales qui sont confrontées à l’impossibilité de payer leurs dettes, faute d’engranger des rentrées fiscales suffisantes. Car la Ville de Saint-Étienne a déjà augmenté ses impôts locaux de 7% cette année, dont 2,5% consacrés directement aux toxiques.
Si les banques ne transigent pas, la ville devra les augmenter encore de 4% pour faire face aux taux d’intérêt de 24% de la Deutsche Bank. Les blessures de la crise financière sont loin d’être cicatrisées… Money Week