Le très officiel Observatoire français des conjonctures économiques n’y va pas par quatre chemins.
- I – “Le plus dur est devant nous”, concernant l’emploi
La phrase est de Jean-Paul Fitoussi, président de l’OFCE, qui présentait ses prévisions de conjoncture ce lundi.
“On commet une indignité (vis-à-vis des chômeurs, ndlr) en affirmant qu’on est sorti de la crise”, a affirmé l’économiste. Le taux de chômage devrait en effet atteindre 10,6% de la population active fin 2010 contre 7,8% fin 2008, soit “la plus forte progression observée au cours des 25 dernières années”, selon l’institut. 700.000 emplois marchands devraient ainsi être détruits l’an prochain.
Après une année 2009 marquée par la plus grave récession depuis les années 30, l’OFCE table cependant sur un retour précaire de la croissance en 2010 avec une progression du produit intérieur brut (PIB) de 0,8%, très proche des prévisions gouvernementales (+0,75%).
Mais malgré quelques signaux positifs, ce rebond pourrait ne constituer qu’une “parenthèse”. Les conditions d’une “reprise solide” ne semblent pas en effet réunies en l’absence de “relais” dans la demande interne, a commenté Eric Heyer, expert de l’OFCE, lors d’une conférence de presse.
La consommation des ménages devrait quant à elle se tasser sous l’effet de l’arrêt du plan de relance, notamment de la “prime à la casse”, et d’une hausse attendue mais modérée des prix qui rognera le pouvoir d’achat, selon l’étude.
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- II – Pas de reprise économique en France pour 2010
Une stabilisation, mais pas de reprise. Après une contraction de 2,1% cette année, l’économie française devrait enregistrer une croissance de 0,8% de son PIB en 2010, a estimé lundi l’OFCE. Mais ses économistes refusent de parler de “reprise économique”.
“Au vu des pertes de productions accumulées. Il apparaît en effet nettement que ces niveaux de croissance seront insuffisants pour combler à court terme les pertes de PIB par tête enregistrées en l’espace de quelques trimestres”, explique l’organisme de prévision économique.
En tête des freins à une réelle reprise de l’activité économique en France, figure le chômage.
Le retour de la croissance en 2010 pourrait, de plus, ne constituer qu’une parenthèse. En France, l’Observatoire précise ainsi que l’activité observée au deuxième trimestre a été portée par la “consommation et la contribution des exportations. Or, ces deux derniers éléments devraient s’affaiblir au cours des prochaines trimestres”.
La consommation pâtira ainsi du retour à une inflation positive, estimée à 1,5% l’année prochaine, contre 0,2% en 2009, et de la montée du chômage. La fin de la prime à la casse en Europe devrait avoir un effet négatif sur les dépenses des ménages, ainsi que sur les exportations. Le dispositif disparaîtra également chez les principaux partenaires commerciaux de la France, Allemagne en tête.
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