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Le prix Nobel 2009 de la Paix, Barack Obama a signé mercredi “le plus grand plan de dépenses militaires de l’histoire du monde”. C’est le Washington Post même qui souligne le paradoxe. Barack Obama a signé pour 680 milliards de dollars d’achat d’armes, équipements et autres frais courants de l’armée (550 milliards pour le budget de base du Pentagone et 130 milliards pour les guerres en Irak et Afghanistan), contre un total de 654 milliards l’an dernier.

Cette année encore, les lobbyistes et leurs relais au Congrès ont réussi à faire financer tout une série de projets dont les militaires eux-mêmes disent n’avoir pas besoin. De nouveaux moteurs pour l’avion de combat F-35 par exemple (560 millions de dollars y sont alloués). Ou la fabrication de 10 avions de transport C-17 dont l’US Air Force dit ne pas vouloir, mais qui sont essentiels pour ne pas fermer l’usine Boeing de Long Beach en Californie.
Selon le groupe de pression Taxpayers for Common Sense, les députés ont encore réussi à insérer dans cette loi de programmation pas moins de 1080 “earmarks”, dépenses annexes surtout bonnes pour leurs circonscriptions, qui toutes additionnées représentent 2,66 milliards de dollars cette année. Parmi ces earmarks, on trouve par exemple une extension du musée de la Deuxième guerre mondiale à la Nouvelle-Orléans ou un centre d’éducation civique à Boston en hommage au sénateur Edward Kennedy… Ce qui ne suffira pas non plus à calmer les pacifistes.

Cette loi n’est pas parfaite” a reconnu Barack Obama, tout en la signant. “Elle élimine certains des gaspillages” a plaidé le président, en appuyant sur le mot “certains.” Selon lui, cette loi épargne à l’Amérique des “dizaines de milliers de dollars de gâchis dont nous n’avons pas besoin,” mais ce n’est qu’un “premier pas”. “Changer la culture à Washington prendra du temps et des efforts soutenus,” a répété le président, argument qui aura l’avantage de justifier aussi un deuxième mandat.

Les optimistes n’en interprètent pas moins cette loi comme une “victoire d’Obama sur le lobby militaire” (titre du New York Times, jeudi). L’administration Obama peut en particulier se féliciter d’avoir mis fin au programme des avions de combats F-22, une rude bataille, finalement gagnée. Avec l’aide aussi du républicain John McCain, qu’il a personnellement remercié, Obama a réussi à imposer un nombre “extraordinaire” de coupes et restrictions, estiment plusieurs experts cités par le New York Times. Mais ce “premier pas” était peut-être aussi le plus facile, prévient le NYT. Avec les élections de midterm, l’an prochain, le congrès risque d’être “plus résistant à de nouvelles coupes et pertes d’emplois”. La route de la paix sera encore longtemps jonchée d’armes. Washington Blogs Libération

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