Au vingtième jour de leur mouvement, ils seraient plus de 4 600 salariés clandestins en grève, pour la plupart, d’origine africaine, mais aussi, fait nouveau, des clandestines chinoises. D’après la CGT qui encadre leur mouvement, ils ont déjà occupé plus d’une cinquantaine de sites en Ile-de-France. Le syndicat espère bien trouver dans cette masse de militants ses «futurs cadres».
Première revendication, leur régularisation. Les grévistes attendent tous avec impatience la nouvelle circulaire que le ministre de l’Immigration et de l’Identité nationale, Eric Besson, doit rédiger. Elle doit préciser les conditions d’obtention du titre de séjour pour les sans-papiers qui ont une activité professionnelle.
En attendant, un front de plusieurs syndicats et associations les soutient et coordonne leurs actions pour occuper des lieux symboliques : agences d’intérim, entreprises de sécurité ou de nettoyage, restaurants, ateliers de confection…
Les leaders du mouvement veulent éviter l’affrontement direct avec les employés. Ou pire, avec la police. Qui pourrait signer, pour nombre d’entre eux, un retour au pays. Du coup, les évacuations se déroulent sans heurt. Comme jeudi dernier, rue de Berri (8e), où 312 sans-papiers ont été expulsés en moins d’une demi-heure du siège de la Fédération nationale des travaux publics. Les centaines de grévistes à la rue ont rapidement été replacées sur d’autres sites. «On nous fait sortir par la porte. On s’en fiche, on rentre par la fenêtre, lâche un sans-papiers. On n’obéit qu’aux décisions de justice. Rue de Berri, il s’agissait d’une ordonnance d’expulsion en référé.»Cette année, l’action des clandestins est plus organisée : un délégué par piquet et surtout, des représentants syndicaux qui les «coachent ». « Vous verrez, on est en train d’en faire des futurs cadres de nos organisations », lâche, sourire en coin, un responsable de la CGT.
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