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Certaines informations ne font pas beaucoup de bruit. C’est pourquoi il leur faut parfois un peu de temps pour arriver jusqu’à nous.

C’est le cas de l’appréciation portée par la Commission Européenne sur l’économie britannique, le 14 octobre 2009, dans un rapport dont seul, parmi les grands médias, le Daily Mail semble s’être fait l’écho.

L’économie britannique a été ajoutée à la liste de celles à «haut risque» hier, à cause du dérapage de la dette nationale.

La Commission européenne a formulé un avertissement humiliant, selon lequel l’alourdissement du déficit budgétaire soulève de «sérieuses interrogations» quant à la capacité du pays de respecter ses obligations futures de dépenses, comme les retraites.

Le nombre croissant de personnes âgées menace de rendre l’endettement insupportable, et a conduit l’économie britannique à être classée au même rang que des nations comme la Lettonie, la Grèce et la Roumanie.

Cet avertissement a jeté le gouvernement dans une furieuse dispute contre Bruxelles, tandis que les représentants du Trésor disaient qu’il [l’avertissement] remettait en question la capacité de la Commission Européenne de mener à bien une «analyse économique crédible.»

Mais les Conservateurs ont saisi l’occasion pour justifier leur décision d’instaurer un ensemble de réductions de dépenses visant à rétablir l’équilibre des finances publiques.

Philip Hammond, Premier Secrétaire au Trésor du Cabinet fantôme, a déclaré : «Cette dernière réprimande de l’UE est une nouvelle preuve de l’ampleur de la crise de la dette de Gordon Brown, et montre pourquoi il nous faut désormais un plan clair et crédible pour commencer à réduire le déficit de la Grande-Bretagne. Si nous n’agissions pas, les taux d’intérêt pourraient augmenter, rendant la reprise instable et mettant l’emploi en danger.»

Le rapport de la Commission Européenne dit que la Grande-Bretagne fait partie des membres de l’Union européenne qui crèveront le plafond de déficit de trois pour cent du PIB, cette année et la suivante.

Il est prévu qu’elle aura le deuxième plus grand déficit budgétaire, à 13,8%, juste derrière l’Irlande avec 15%. On s’attend à ce que la Grande-Bretagne emprunte une somme sans précédent de 200 milliards de Livres cette année.

Dans l’ensemble, les déficits publics de l’UE devraient s’élever en moyenne à 6% du PIB en 2009 et environ 7% en 2010. Le rapport dit : «Bien que la contribution d’une population vieillissante ne soit pas des plus problématiques, la situation budgétaire du Royaume-Uni fait courir de graves risques à la viabilité des finances publiques.»

Il ajoute que des plans tels que ceux des Conservateurs en faveur d’un relèvement de l’âge de la retraite «méritent plus ample réflexion.»

Mais un porte-parole du Trésor a déclaré : «Ce rapport n’a aucun fondement dans la réalité. Il montre seulement ce qui se passerait si aucun gouvernement ne prenait des mesures pour réduire l’emprunt, une fois que la récession sera terminée. C’est précisément pourquoi le gouvernement britannique a défini un plan clair, visant à réduire de moitié le déficit au cours des quatre prochaines années.»

Daily Mail

(Traduction libre par fortune.fdesouche.com)

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