Un tiers des sociétés se disent préoccupées par les revendications de leurs salariés à l’égard du port du voile, des jours fériés et de la prière.
«La gestion de l’Aïd est un véritable casse-tête», raconte le manager d’un réseau de transport. «La moitié de mes chauffeurs de bus sont musulmans. Quand ils demandent tous à s’absenter ce jour-là, comment fait-on pour assurer 100 % du service ?»
Pour anticiper ces tensions, certaines entreprises distribuent maintenant un calendrier de toutes les fêtes religieuses à leurs chefs d’équipe. Tandis que d’autres s’opposent systématiquement aux «absences pour motif religieux». «Chaque entreprise bricole une place pour Allah. Si les salariés musulmans sont nombreux, ils dictent la norme. Sinon, c’est très aléatoire», résume l’anthropologue Dounia Bouzar, qui publie aujourd’hui les résultats d’une vaste enquête dans le monde du travail. (Allah a-t-il sa place dans l’entreprise ? Albin Michel). Un livre pédagogique où l’on regrette l’anonymat des managers qui racontent, au quotidien, la montée des revendications.
(Merci à Billy et Burgundyland)