Allemagne. Dans l’ancienne ville minière de Bergkamen, des quartiers entiers du centre-ville sont solidement tenus en main par les Turcs.
Le vendeur d’électroménager Wendel, le chausseur Büscher, le boucher Bittner… Tous sont partis. L’horloger et l’ancien marchand de couleurs Martin aussi. Ils ont été remplacés par des kebabs. Dans la vitrine du magasin du bout de la rue : burqas, tchadors, foulards et manteaux longs, noir ou bleu foncé, pour les femmes musulmanes.
Face au nombre important de Turcs, beaucoup d’Allemands se sentent mal-à-l’aise. Ils ont le sentiment d’être des étrangers dans leur propre ville. C’est un sujet récurent. Le quartier dépend presque entièrement des Turcs, et il n’est pas nécessaire de parler Allemand pour y travailler. Encore moins de l’apprendre.
« Malheureusement, beaucoup de Turcs ne grimpent pas l’échelle sociale » commente M. Wenske, le directeur des services sociaux de la ville. « Et cela n’a intéressé personne pendant des années. Les migrants, ne maîtrisant guère l’allemand, se retrouvent dans les logements les plus modestes, les emplois ouvriers. Il sont plus souvent au chômage que les autochtones. Les jeunes hommes turcs ont coutume d’épouser des jeunes femmes issues d’un milieu rural, qui ne connaissent pas l’allemand, et qu’ils vont chercher en Turquie profonde. Ces femmes à leur tour passent le déficit culturel à leurs enfants.»
On a vu récemment apparaitre à Bergkamen un «Institut de formation pour les femmes cadres de Milli Görus ». Le Milli Görus, qui s’est spécialisé dans les unions religieuses en Allemagne, est une organisation fondamentaliste, surveillée de près depuis des années par les services de sécurité allemands. Le Milli Gorus refuse les fondements démocratiques occidentaux. Dans ce nouvel institut, quarante jeunes femmes d’origine turque venant d’Allemagne, de Hollande ou de Belgique — et maitrisant parfaitement l’allemand — sont formées derrière des murs renforcés de barbelés. Elles sont les futurs cadres qui seront en mesure d’apprendre le Coran aux familles turques et aux oragnisations musulmanes.…
Il n’y a pas que le Milli Görus qui oeuvre à l’islamisation de la ville. Des associations (pour immigrés ) comme le DITIB cherchent à étendre l’islam radical à toute l’Allemagne. Dirigé par un imam turc, le Ditib fait venir de Turquie des missionnaires pour exercer dans les écoles coraniques du DITIB. Le couronnement des études est un stage religieux en Turquie, la dernière année.
On recense à Bergkamen 7 000 nationaux Turcs et 9 500 «Allemands» issus de l’immigration. La municipalité de cette ville de 52 000 habitants souhaite réagir à la situation : les enfants devront à l’avenir apprendre à parler allemand dès le plus jeune âge, avant même l’entrée en maternelle. L’un des buts est aussi d’éviter les excès d’une éducation machiste qui fait qu’entre autres, des petits Turcs d’à peine trois ans n’écoutent déjà plus leur éducatrice. Parce que ce sont des femmes.
Source (en allemand) / Traduction (merci à tous) : Jerem65, Luz, Fernandes, Laurent. Nous avons tenté au mieux de reprendre vos traductions, qui présentent de notables différences…