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La vente de métaux précieux et de bijoux pourrait être lourdement imposée, à hauteur de + 8,2%, en 2010. Le Sénat veut soumettre ce placement chouchou des Français à la CSG pour financer le trou de la Sécu.

Évoquée rapidement par les députés il y a quelques semaines lors de l’étude au Parlement de la loi de financement de la Sécurité sociale, la mesure revient sur le devant de la scène au Sénat. Portée par la très influente commission des Affaires sociales, contre l’avis du gouvernement qui y voit une mesure « difficile à appliquer techniquement ». Alors que les métaux précieux comme l’or rencontrent un succès croissant en France depuis plusieurs mois, les sénateurs espèrent récupérer « quelques millions d’euros » grâce à cette nouvelle taxe.

En clair, pour les détenteurs de lingots, bijoux et autres pièces d’or, les transactions ne seront plus taxées à 8% mais 16,2%. Le but de cette manœuvre est simple : ramener “quelques millions d’euros” dans les caisses de l’État, les Français détenant environ 3000 tonnes d’or sous leur matelas. Une contribution qui s’ajoutera aux taxes déjà existantes (CRDS…).

« On fait un peu les fonds de tiroir là »

Du côté des professionnels, c’est l’incompréhension la plus totale. « On pourrait trouver d’autres sources de financement que celle-là. On fait un peu les fonds de tiroir là. Le bijou, c’est du plaisir, on va taxer les gens sur du plaisir », s’insurge Nicolas Barat, directeur adjoint de la bijouterie Histoire d’Or située passage du Havre à Paris (IXe).

Et de préciser : « Cela ne va pas arranger les affaires. Les consommateurs sont de plus en plus regardants. Aujourd’hui, un achat moyen, c’est entre 80 € et 100 €. Il y a deux ans, un client était prêt à débourser dans les 250 € ! »

Spécialisé dans les transactions d’or et de devises, Philippe Boucher du Crédit de l’Or (Paris IXe) n’en revient pas non plus. « L’État prend déjà 8 % sur les achats d’or, sans rien faire, alors que nos marges ne sont que de 3 % sur les transactions », s’énerve-t-il.

Enfin, selon un expert du marché de l’or, ce taux de 16,2% est trop haut : “Les Sénateurs vont obtenir l’effet inverse : les Français vont avoir encore plus recours au marché parallèle qui représente déjà 30% des transactions” explique-t-il. “Certains concitoyens ont déjà tendance à aller vendre leur or dans les pays comme la Belgique où il n’y a pas de taxes. Pour collecter plus, l’État devrait au contraire abaisser le niveau des taxes” conclut-il. Le Parisien

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