L’Agence internationale de l’Énergie (AIE) s’attend à un rebond du prix du baril de pétrole qui devrait atteindre 100 dollars en 2020 et 115 dollars en 2030, la demande d’énergie restant massivement orientée vers les énergies fossiles.
Les prix moyens pour 2009 devraient s’établir aux environs de 60 dollars en 2009, sur fond de déclin de l’activité, avant de rebondir “en raison de la reprise économique” pour atteindre 115 dollars dans vingt ans, en dollars constants de 2008 (c’est-à-dire hors inflation), indique l’AIE dans son rapport sur les perspectives énergétiques mondiales publié mardi.
Après une baisse de la consommation en 2009, la première depuis 1981, la demande mondiale d’énergie devrait augmenter de 40% d’ici à 2030, tirée quasi exclusivement (90%) par les pays émergents dont la Chine et l’Inde. Elle resterait dans une écrasante majorité (77%) tournée vers les énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon…), responsables des émissions de gaz à effet de serre, selon le scénario “noir” envisagé par l’AIE.
Pour répondre à cette demande, les investissements requis d’ici à 2030 sont “immenses“, juge l’AIE, qui les chiffre à 26.000 milliards de dollars, soit 1.100 milliards par an. “La crise financière a rendu plus incertaine que jamais” la possibilité de mobiliser ces fonds, selon le rapport.
En 2008, le prix moyen du baril avait atteint 97 dollars, selon l’Agence. La demande mondiale de pétrole augmentera en moyenne de 1% par an, passant de 85 millions de barils par jour (mbj) en 2008 à 105 mbj en 2030, dans l’hypothèse où des changements majeurs de politique énergétique et de réduction des gaz à effets de serre ne sont pas actés lors des prochaines négociations sur le climat à Copenhague, estime l’AIE, qui représente les intérêts des pays consommateurs.
Dans le secteur pétrolier, la baisse des investissements, si elle se prolongeait, pourrait affecter “le potentiel de croissance” de l’économie mondiale et risquerait même de conduire à “une pénurie” d’or noir qui tirerait à nouveau les prix du baril vers le haut, selon le rapport.
S’agissant du gaz, l’AIE note que les ressources sont “largement suffisantes” pour répondre à la demande et juge même que l’offre pourrait être surabondante en raison du développement de gaz non conventionnels en Amérique du Nord (notamment la liquéfaction du gaz de houille).
L’AIE estime par ailleurs que 1,3 milliard d’être humains resteront privés d’électricité en 2030, contre 1,5 milliard actuellement. Des investissements de 35 milliards de dollars par an permettraient d’assurer un accès universel à l’électricité. Les Échos