Alors que certains indicateurs économiques laissent entrevoir la reprise et que François Fillon a revu à la hausse les prévisions de croissance, les Français se préparent à une crise qui ne prendra pas fin avant 2011 et anticipent un monde plus dur encore dans les années suivantes.
28 % des Français considèrent que la crise est un vrai coup dur pour eux et qu’ils auront beaucoup de mal à s’en relever. Un nombre qui grimpe à 60 % chez les chômeurs, à 43 % chez les ouvriers non qualifiés et à 36 % chez les femmes âgées entre 30 et 44 ans. C’est ce qui ressort de l’Observatoire 2009 Sociovision-Cofremca. Cette enquête s’appuie sur mille questions posées tout au long de cette année à 2.200 personnes.
“Ce n’est pas du pessimisme, c’est du réalisme“, a assuré jeudi sur Europe 1 Michel Ladet, qui a piloté cette enquête. “On nous annonce la remontée des valeurs boursières. Mais c’est la sortie de crise pour qui ? Le chômage ne devrait pas commencer à décroître avant 2012 et c’est le vrai indicateur pour les gens“, a-t-il expliqué.
Principal enseignement de cette étude : “l’après-crise va être plus dur que la crise elle-même“, a expliqué Michel Ladet qui parle d’un “tableau extrêmement noir“. Deux tiers des personnes interrogées estiment qu’il faudra travailler beaucoup plus et qu’il y aura plus de compétitions entre les gens. Une majorité estime que beaucoup d’avantages sociaux seront remis en cause. Ils pensent aussi qu’il faudra compter plus sur soi-même que sur la collectivité.
La concurrence féroce des économies émergentes et la facture des déficits qu’on laisse filer aujourd’hui sont les deux principales raisons évoquées pour expliquer ces inquiétudes concernant l’après-crise. Europe1