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(17.11.2009)

  • Les économistes s’attendent à une baisse du dollar

La baisse du billet vert devrait se poursuivre, si l’on en croit les économistes, notamment parce que la volonté des banques centrales de garder des taux d’intérêt bas encourage les investisseurs à se financer en dollars pour réinvestir sur d’autres places financières, en vendant leurs dollars pour acquérir la devise de leur futur placement. Les économistes de la Deutsche Bank, qui ont étudié mois par mois les mouvements du taux de change de l’euro en dollar depuis la création de la monnaie unique, ont constaté que l’euro progressait face au dollar en fin d’année – et par conséquent le dollar chutait. En moyenne, l’euro a tendance à gagner 2,5 % au mois de décembre, et à perdre une partie de ses gains en janvier (mois pendant lequel il baisse en moyenne de 2 %). Les spécialistes de la Deutsche Bank expliquent ces mouvements grâce à l’étude des flux de capitaux : ils constatent que les investisseurs étrangers ont tendance à liquider leurs placements en dollars à la fin de l’année (rapatriement de capitaux, impôts…). Ce qui fait pression sur la devise américaine. Selon les économistes de BNP-Paribas, l’euro pourrait grimper jusqu’à 1,5155 dollar, avant d’atteindre 1,5285. Les experts de Natixis visent, eux, 1,525 à court terme. Le Monde

  • La Slovénie rejoint le projet de gazoduc South Stream, percée pour la Russie

La Russie a réalisé samedi une percée dans son projet de gazoduc South Stream, concurrent du projet Nabucco cher à l’Union européenne, après la signature d’un accord avec la Slovénie, le cinquième des pays européens incontournables pour Moscou. Après la Bulgarie, la Serbie, la Hongrie et la Grèce, la Slovénie est le cinquième pays à participer à South Stream, projet dont le démarrage est officiellement prévu en 2013, avec une capacité qui pourrait atteindre 63 milliards de mètres cubes par an. Porté par les compagnies russe Gazprom et italienne ENI, South Stream doit acheminer du gaz de Russie vers Europe via la mer Noire, en contournant l’Ukraine, pays fréquemment en conflit avec la Russie dans ce domaine.

Moscou avance également ses pions avec Nord Stream, un autre projet de gazoduc destiné à relier la Russie à l’Allemagne en passant sous la mer Baltique par les territoires russe, allemand, finlandais, suédois et danois. La Suède et la Finlande ont donné le 5 novembre leur feu vert au passage de Nord Stream dans leurs eaux, ouvrant ainsi la voie à ce projet destiné à approvisionner l’Europe en gaz, après l’accord du Danemark le 20 octobre. Parallèlement, South Stream est considéré comme un concurrent du projet Nabucco, soutenu par l’Union européenne et destiné à acheminer le gaz de la mer Caspienne en contournant la Russie, afin de diminuer la dépendance européenne vis-à-vis du gaz russe. Début janvier, les Européens avaient subi une longue interruption des livraisons russes au beau milieu de l’hiver, en raison d’un conflit entre la Russie et l’Ukraine, un important pays de transit.

De fait, en signant cet accord avec la Slovénie, Moscou semble faire un nouveau pied de nez à Nabucco, qui a peine à avancer. Toutefois, selon Valery Nesterov, analyste chez Troïka Dialog, le projet South Stream est “plus avantageux et plus rentable” pour l’Europe que pour la Russie, dans la mesure où “Gazprom prend en charge la majorité des obligations financières”. En outre, “il ne peut pas y avoir d’indépendance vis-à-vis de la Russie, car c’est un voisin de l’Europe. L’Europe a besoin de gaz (…) et la Russie a grand intérêt à stabiliser ses exportations de gaz et à les augmenter”, a ajouté M. Nesterov. AFP (via Boursorama)

  • L’Asie-Pacifique, attirée par la Chine, met sous pression les Etats-Unis

Les Etats-Unis doivent se montrer plus actifs et ouverts s’ils ne veulent pas perdre leur prééminence en Asie-Pacifique au bénéfice de la Chine, dont l’influence ne cesse de s’affirmer, ont affirmé samedi des dirigeants de l’Apec (Asia-Pacific Economic Cooperation). L’appel à “un rééquilibrage” de l’économie mondiale a été lancé à plusieurs reprises en marge de la réunion à Singapour des 21 pays des deux rives du Pacifique qui s’achève dimanche. L’affichage public de cette nouvelle priorité met la pression sur le président Barack Obama qui, arrivé samedi soir à Singapour, a affirmé à Tokyo l’engagement des Etats-Unis à “travailler en partenariat” avec les pays de la région. Mais, au-delà des formules, les dirigeants ont indiqué attendre des actes. Notamment sur le dollar, dont la faiblesse persistante a été montrée du doigt par les ministres des Finances de la Thaïlande, de la Nouvelle-Zélande ou du Chili, dont les exportations souffrent. Washington a également été appelé à donner des gages contre le protectionnisme. “Le président Obama est confronté à de fortes contraintes politiques qui contredisent le libre-échange”, a déploré samedi son homologue mexicain, Felipe Calderon, en faisant allusion aux pressions exercées par le Congrès. Les dispositions dites “achetez américain” accompagnant le plan de relance de 787 milliards de dollars figurent au premier rang des motifs d’irritation des partenaires des Etats-Unis. A cela s’ajoutent plusieurs différends bilatéraux, comme celui des droits de douane sur des produits chinois ou les retards de l’accord de libre-échange entre Washington et Séoul. AFP (via Le Parisien)

  • Le risque de refinancement des banques va s’accroître avec le retrait des garanties

L’expiration à venir des programmes d’aides publiques au secteur financier va exposer les banques à un risque de refinancement accru. Dans un rapport, Moody’s évalue le montant, sur une base mondiale, des dettes arrivant à maturité jusqu’à la fin 2015 à 10.000 milliards de dollars, dont 7.000 milliards d’ici fin 2012. La société de notation souligne que ces programmes ont eu pour effet de réduire les maturités des dettes bancaires. De fait, sur les cinq dernières années, l’échéance moyenne des nouvelles émissions est passée de 7,2 à un plancher de 4,7 ans. Les banques ayant raccourci le plus leur profil d’endettement devraient subir plus de pression en termes de montant à refinancer et de coûts. C’est le cas des banques américaines et britanniques qui ont vu la maturité moyenne des nouvelles dettes tomber, dans l’ordre, de 7,8 à 3,2 ans et de 8,2 à 4,3 sur les cinq dernières années. Les montants à refinancer jusqu’à la fin 2012 s’élèvent ainsi à 1.508 milliards de dollars pour les Etats-Unis, 649 milliards pour le Royaume-Uni et 3.144 milliards pour la zone euro. Le retrait imminent des programmes de garanties des dettes devrait aussi alourdir la facture des banques qui ont déboursé peu d’argent pour lever des capitaux. Selon Moody’s, une banque notée «Baa» et ayant bénéficié d’une garantie d’un Etat «Aaa » a payé un coupon de 1,3% pour de la dette court terme, contre actuellement 7,75% pour de la dette à 10 ans.

Par ailleurs, outre-Atlantique, grâce aux garanties, le poids des dettes non sécurisées dans le volume total des émissions a bondi en juin 2009 à 45%, contre 12% un an plus tôt. Plus de 600 milliards de dollars de dettes garanties ont été émises par 118 entités rien qu’aux Etats-Unis. Une hausse des taux marquée d’ici fin 2012 pourrait peser lourd pour les banques américaines. Pour BNP Paribas, il y a aussi un risque d’érosion de la compétitivité des établissements. «Vu que les aides et garanties sont graduellement retirées par les Etats dans le monde, la différence entre gagnants et perdants dans la crise deviendra encore plus évidente, avec des coûts de financement plus élevés pour ces derniers, qui auront plus de difficulté à tenir tête à leurs concurrents en meilleure santé», note la banque. L’AGEFI

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