Lu dans Paris Match :
«Deux cents jeunes déchaînés d’un côté. De l’autre, à peine 50 CRS immobiles. Quand ils vous tombent dessus, qu’est-ce que vous voulez faire ?» demande Morgan, un jeune photographe de 21 ans passé à tabac pendant la manifestation. «Ils voulaient clairement frapper des journalistes, affirme-t-il, encore en colère. Et les forces policières, témoins de cette agressivité, n’ont rien fait pour les en empêcher»
Frappé à la tête avec un marteau brise-glace, Morgan s’écroule sur la chaussée, le crâne entaillé de 3 cm. Au-dessus de lui, ses assaillants le lynchent à coups de pied. Sur le trottoir, les témoins sont indifférents. Certains s’amusent même de ce véritable massacre. «Je ne pensais qu’à me relever, raconte Morgan. Cela les excite lorsqu’on fait le mort, ils frappent encore plus fort». Ses agresseurs profitent de son impuissance pour lui arracher son matériel photo. Laissant leur proie au sol, les «racailles» partent ensuite à l’assaut des autres «journaleux» : un cameraman de France 2 est molesté, puis un reporter.
«L’atmosphère s’est tendue, raconte un reporter. Enervées, les bandes ont commencé à arracher les sacs à la volée, ont insulté les journalistes avant de les courser sur l’avenue de La Motte-Picquet.» «Ils ont cassé des vitrines, ont essayé de mettre le feu aux poubelles, ont frappé des gens innocents…»
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