Fdesouche

La qualification douteuse de la France pour la coupe du monde de football crée des remous politiques avec l’Irlande, mais pour les partenaires du foot national, ce résultat est un soulagement. Un Mondial avec ou sans les Bleus, pour beaucoup de grandes entreprises, ça n’est pas la même chose.

Pour elles, Thierry Henry a eu la main heureuse. D’abord pour TF1. Qui a déboursé 120 millions d’euros pour acheter les droits de retransmission du Mondial en Afrique du Sud. Or il faut savoir que même avec la France en finale, comme en 2006, la chaîne a déjà eu du mal à rentabiliser son investissement.

Si les Bleus avaient été éliminés, cela voulait dire des spots publicitaires vendus deux fois moins chers. Et un intérêt très dévalué pour un programme stratégique, qui reste l’un des derniers à fédérer tous les publics alors que l’audience télé devient de plus en plus parcellisée.

Dans une moindre mesure, ça aurait été aussi une mauvaise affaire pour Adidas, qui peut espérer avec cette qualification vendre l’an prochain 500 000 maillots des Bleus, comme lors du Mondial de 2006. Et puis il y a la ribambelle de sponsors, comme Carrefour ou SFR qui ont payé chacun deux millions et demi à la Fédération française de foot pour communiquer à travers les performances des Bleus.

Mais est-ce qu’il y a un impact général de ce genre d’événement sur l’économie ?

Moins qu’on ne le dit parfois, y compris pour la vainqueur. Même en 98, on ne peut pas attribuer à la victoire des Bleus un effet vraiment tangible et durable sur la croissance. En revanche, cela regonfle le moral et de ce point de vue, ce qui s’est passé avant-hier soir est un coup très dur pour l’Irlande, qui en avait vraiment besoin de ce Mondial. Car le Tigre celtique, comme on l’appelait avant la crise, est passé brutalement d’une situation florissante à une récession très profonde et un chômage qui frappe 13% de la population. Le foot, ne fait pas en lui-même sortir du marasme, mais il a évidemment une forte utilité politique et sociale. Beaucoup plus qu’un jeu, c’est un enjeu.

Pour en savoir plus : se référer aux études toujours très informées et rigoureuses de Frédéric Bolotny, économiste du sport et chercheur associé au CDES, le Centre de Droit et d’ Économie du Sport. France Info

Fdesouche sur les réseaux sociaux