Gianfranco Fini, président de la Chambre des députés et important allié de Silvio Berlusconi, a présenté un projet de loi visant à accorder le droit de vote aux élections locales aux immigrés légalement installés depuis cinq ans en Italie. Il a également proposé de faciliter la naturalisation de leurs enfants nés dans la péninsule.
Dans une intervention, Gianfranco Fini [à droite sur la photo] a qualifié les racistes™ de “cons”, visant — sans les nommer — la Ligue du Nord. Il a également critiqué les médias italiens pour les perpétuelles “références ethniques” dans la chronique des faits divers qui risquent, selon lui, de faire naître dans la tête des gens “l’équation : étranger = délinquant”.
Les deux projets de Gianfroco Fini sont rejetés par la Ligue du Nord, autre allié de Berlusconi. Pour Umberto Bossi [à gauche sur la photo], dirigeant et fondateur du parti, « les immigrés doivent être renvoyés chez eux ; ils n’y a même pas de travail pour nous» .“Ce qui est une connerie, c’est de faire croire qu’en Italie il y a du travail pour tout le monde, alors qu’on en manque en premier lieu pour nos concitoyens”, a lancé le ministre Roberto Calderoli, également membre de la Ligue du Nord. (Le Monde) (Novopress)
• Pour Mario Borghesio, député européen de la Ligue du Nord, « Fini ferait beaucoup mieux de prendre conscience que son devoir est de rappeler aux immigrés étrangers leur premier devoir à eux, celui de bien se conduire. » (source)
• Pour Roberto Cota, chef du groupe de la Ligue à la chambre des députés : «Au-delà des expressions colorées de Fini, la vraie question est de savoir quelle politique d’immigration mener. Ce qui nous sépare de Fini, c’est l’idée de citoyenneté facile et le droit de vote aux immigrés. » (source)
——————————-
• Article intégral de Il Giornale [traduction Jean Peuplus]
Fini sur les immigrés : « Celui qui les discrimine est un con ». Réplique de Calderoli : « Mais celui qui leur donne de l’espoir aussi »
Fini ne passe pas par quatre chemins pour définir ceux qui emploient « quelques mots de trop » pour désigner les immigrés. Le président de la Chambre n’hésitent pas à les qualifier de « cons ».
C’est au cours d’une rencontre avec des jeunes — la plupart étrangers — de l’association Nessun luogo è lontano [«Aucun endroit n’est loin »], que Fini a posé diverses questions aux enfants présents : « C’est dur d’être ici ? Certains vous rendent la vie dure ? Des fois il y en a qui disent des mots de trop ? » Les gamins rient et le président de la Chambre poursuit : « Je dis ça parce que si quelqu’un dit que vous êtes différents, il mérite un gros mot… Vous vous le pensez et moi je le dis « .
• La réponse de Calderoli : « C’est effectivement une connerie, pour utiliser le langage de Fini, de faire croire aux immigrés que dans notre pays il y a du travail pour tout le monde, étant donné qu’il en manque déjà pour nos concitoyens. Dire cela est de la pure démagogie. De cette façon nous ouvrons les portes à des milliers de personnes destinées à finir dans l’illégalité ou la criminalité. Ce n’est pas en donnant le droit de vote qu’on résout le problème de l’intégration. Egaux oui, tous les hommes le sont quand ils naissent, mais l’intégration et l’accueil ne requierent pas de belles phrases, mais des actes concrets et beaucoup d’intelligence.»
• Un enfant : « comment vous allez convaincre la droite ? »
« Comment vous ferez pour convaincre ceux de la droite sur les thèmes de l’immigration ? », C’est la question qu’un enfant de l’association pour l’accueil et l’intégration des jeunes étrangers en Italie, a adressée au président de la « Camera ».
Réponse du président : « C’est une bonne question, on te l’a suggérée ou bien tu la trouvée tout seul ? » lui a-t-il répondu en souriant. Ensuite d’un ton plus sérieux : « Il faut en discuter, et il faut convaincre ceux qui ne pensent pas comme moi. Mais je suis sur que si mes amis de droite, et même de gauche, viennent ici et parlent avec vous, ils seront convaincus. Evidemment si ils restent dans leurs beaux salons et disent des choses qu’ils ont entendus dire ils ne seront jamais convaincus. Mais le tort sera pour eux – conclu t il – et certainement pas pour vous »
• Modification de la loi Bossi-Fini
Gianfranco Fini à propos de la loi Bossi-Fini « Je partage encore la philosophie de cette loi qui dit qu’on peut venir en Italie seulement si on a un travail. Cependant, aujourd’hui j’y apporterais quelques modifications ». Une qui concerne « les six mois après lesquels, si on perd son travail, on perd son permis de séjour. Avec cette crise il vaudrait mieux que cela passe à un an ». La deuxième est une simplification administrative. Pour Fini, il faut changer la règle selon laquelle qu’un étranger doit rentrer dans son pays pour renouveler sa carte de séjour : « le mieux serait de donner la possibilité aux immigrés de le faire dans les ambassades ou les consulats ». (source)
