Le chef de l’Etat se réjouit des propos tenus par Martine Aubry en faveur d’une régularisation massive des sans-papiers et du mariage homosexuel, à quelques mois des régionales.
À malin, malin et demi. La riposte de l’UMP à l’offensive de Martine Aubry en faveur de la régularisation des immigrés clandestins «exploités» a été mise au point à l’Élysée, lundi matin. «On a une chance folle que Martine Aubry ait remis sur la table la régularisation des sans-papiers», a expliqué Nicolas Sarkozy à ses lieutenants, en leur demandant d’«y aller à fond la caisse» sur ce terrain.
Le président est conscient depuis plusieurs semaines de la nécessité de renouer d’ici aux régionales avec les thèmes qui ont fait le succès de sa campagne présidentielle. D’où le lancement du débat sur l’identité nationale, qui, comme il le prévoyait, a semé la discorde à gauche. Ce qu’il n’osait espérer, c’est que les socialistes, sur leur lancée, aillent jusqu’à prôner le retour à une politique condamnée en son temps par une majorité de Français.
Le danger, pour l’UMP, c’est que le Front national, déjà en mesure de se maintenir au second tour dans au moins huit régions, selon les sondages, soit au final le principal bénéficiaire de la stratégie du PS. Outre la régularisation des sans-papiers, Martine Aubry a agité un autre chiffon rouge devant l’électorat FN en souhaitant que les homosexuels puissent se marier et adopter des enfants.