Lu sur Agoravox :
L’essor de l’extrême droite, et sa représentation au second tour de l’élection présidentielle de 2002, n’aurait pas été possible sans l’arme fatale qu’a constitué pour celle-ci la “révolution” internet. En effet, ce sont des centaines de blogs nauséabonds qui pullulent aujourd’hui sur la toile, qui fustigent les étrangers, et qu’on autorise sans mal, puisque sur internet, tout est autorisé.
Ces voix anonymes, incultes pour la plupart, insultantes et à la violence sans nom, semblent provenir d’individus fortement désocialisés, qui ont un véritable mal de vivre et qui l’expriment, sans crainte des poursuites judiciaires et du regard de l’autre. A l’époque de la montée du chômage, en effet, il n’est pas rare que des hommes et des femmes désoeuvrés, honnêtes jusque-là, plongent dans l’enfer de la vitupération raciste et antisémite.
Ceux-ci se rêvent alors les porteurs d’une France nouvelle, épurée, délivrée du barbare, des prétendues influences américaine et musulmane. Affrontés aux difficultés de la vie moderne et citadine, souvent à l’origine d’un sentiment de perte des repères, ils veulent retrouver, comme le fasciste Pierre Drieu La Rochelle dans les années 30, “le souffle de la vie forte”.