Le fonds de garantie des dépôts bancaires américain (Federal Deposit Insurance Corporation, FDIC) affiche un solde négatif de 8,2 milliards de dollars (5,5 milliards d’euros) au troisième trimestre et ce, pour la première fois depuis 1992.
La FDIC explique mardi dans son rapport bancaire trimestriel que ce solde résulte de 21,7 milliards de dollars provisionnés en plus au troisième trimestre pour couvrir les faillites prévisibles. A la fin du deuxième trimestre, la FDIC annonçait un solde positif de 10,4 milliards de dollars.
De fait, le nombre de banques figurant sur la “liste à problèmes” de la FDIC a augmenté de 33% durant le trimestre, à 552, soit son niveau le plus élevé depuis 1993, alors que 124 établissement ont déjà fait faillite outre-Atlantique depuis le début de l’année, du jamais vu depuis 1992.
La FDIC note que les provisions pour pertes sur prêts, très élevées, continuent de peser sur les résultats des banques.
Elles représentaient 62,5 milliards de dollars au troisième trimestre, en baisse de 7,1% sur le trimestre précédent toutefois.
“(…) nous pensons qu’il faudra au moins deux trimestres avant d’observer une amélioration significative de cette tendance”, a prévenu Sheila Blair, présidente de la FDIC, dans un communiqué.
Elle pense toutefois que des signes d’amélioration se manifesteront en matière de prêts et de bénéfices en 2010, si le secteur bancaire s’attaque de front à ses problèmes.
Après avoir fait état d’une perte d’ensemble de 4,3 milliards de dollars au deuxième trimestre, le secteur bancaire a d’ailleurs réussi à afficher un bénéfice de 2,8 milliards au troisième trimestre grâce à la croissance du produit net bancaire et au rebond des valeurs mobilières.
Quoique déficitaire, la FDIC a toutefois accès à des liquidités à travers son projet de primes prépayées par les banques qu’elle a approuvé le 12 novembre.
Elle peut aussi tirer sur une ligne de crédit de 500 milliards de dollars auprès du Trésor américain.
Par ailleurs, une source proche du dossier a déclaré mardi que la Réserve fédérale avait demandé ce mois-ci aux banques ayant passé ses tests de résistance en début d’année mais sans avoir encore remboursé les fonds injectés par l’intermédiaire du TARP (Troubled Asset Relief Program) de lui soumettre leur projet de remboursement.
Les établissements concernés pourraient être autorisés à rembourser bientôt le TARP, à condition qu’ils aient réussi à lever des fonds récemment et qu’ils conservent des fonds propres supérieurs au minimum requis après remboursement.