L’Algérie estime avoir des droits indiscutables sur la Grande Mosquée de Paris. Son futur recteur devra donc être adoubé par le gouvernement algérien sous peine de tensions entre les deux pays. Alger verrait en effet d’un mauvais œil un autre candidat que le sien succéder à Dalil Boubakeur.
Les jours de Dalil Boubakeur à la tête de la Grande Mosquée de Paris sont comptés. Depuis quelques mois, le recteur n’est plus reçu à Alger, où on lui reproche sa gestion chaotique du lieu de culte et ses prises de position controversées sur plusieurs dossiers sensibles : le conflit au Proche-Orient, le port du voile islamique en France, la discrimination à l’égard des musulmans…
Sur chacun de ces dossiers, M. Boubakeur était apparu en décalage total avec les attentes de la communauté musulmane de France. Or, pour tout le monde, la Mosquée de Paris c’est l’Algérie. Les positions de Dalil Boubakeur sont donc souvent considérées comme celles d’Alger. Ce qui est loin d’être le cas.
Pour remplacer Dalil Boubakeur, deux hommes partent favoris : Ghaleb Bencheikh et Chems-Eddine Hafez. Le premier, un théologien franco-algérien né en Arabie Saoudite, connu est respecté en France, aurait la préférence d’Alger. (…) Ghaleb Bencheikh possède la légitimité d’être le fils du Cheikh Abbas, ancien recteur de la Grande Mosquée de Paris.
Chems-Eddine Hafez, secrétaire général de la Grande Mosquée de Paris et membre du bureau du CFCM, peut quant à lui compter sur l’appui de l’actuel recteur et de ses réseaux au sein du gouvernement français.Mais une chose est sûre : le nom du futur recteur de la Grande Mosquée de Paris sera le fruit d’un consensus entre Alger et Paris. Cette succession, qui pourrait intervenir dès le premier trimestre 2010, constituera un sérieux test pour l’avenir des relations algéro-françaises.
Source : TSA