Une émission d’anthologie (30 nov., Europe 1)
• Dans un premier temps, Jean-Marc Morandini invite les auditeurs à donner leur avis sur le référendum suisse…
“Les Suisses d’une manière générale sont extrêmement choqués par le résultat. Ils sont absolument effarés” déclare Bellangerl en introduction, sans — visiblement — réaliser l’étrangeté de son propos (les Suisses viennent en effet de voter en masse pour dire exactement l’inverse).
A coups de “stigmatisation“, il entonne un air connu :
“C’est quand même l’extrême-droite suisse [il marque bien le mot], par le biais de l’UDC, qui est un parti d’extrême-droite qui a appelé à ce vote, c’est l’extrême-droite suisse [il souligne à nouveau] qui engrange les bénéfices de ce vote, et qui va mettre toute la Suisse dans l’embarras”.
Et il s’érige en juge de la démocratie suisse : “D’autant que ca risque d’être inconstitutionnel, cette histoire.” Moment clé : pour Bellanger, “l’Europe n’est pas un creuset civilisationnel chrétien” comme le dit si bien “le Traité de Lisbonne”. Et il déclare vouloir régler le problème des musulmans, “nos concitoyens”, “par le dialogue et uniquement le dialogue”.
Face à lui, Ivan Rioufol — meilleur à l’écrit qu’à l’oral (il coupe sans cesse la parole et s’emballe vite) — fait montre d’une combativité inhabituelle. Survolté, semble-t-il, par le résultat suisse, il assène dans un torrent de mots et de bégaiements [nous avons beaucoup coupé] des mots que l’on entend plus depuis longtemps dans les débats “grand public” :
• « On entend le désarroi de toute cette pensée unique, de tout ce politiquement correct qui se rend compte qu’il ne représente plus personne »
• « Je refuse maintenant de reculer devant ce genre de terrorisme intellectuel »
• « Les Suisses nous ont fait comprendre que la population européenne était attachée à son passé et qu’elle refusait le multiculturalisme.»
• « Ne méprisez pas les peuples. Vous ne représentez pas une opinion majoritaire»
• « Pour vous, [ce résultat] est un scandale parce que vous voyez que votre monde s’écroule. Les gens ne pensent pas comme vous. »
• « Oui, il faut maintenant interdire à l’islam politique d’aller plus loin.»
• « [votre] discours ne marche plus. Les gens en ont assez. Ils se rendent compte que cette politique du multiculturalisme, du politiquement correct reprise par l’ensemble des médias et des hommes politiques ne correspond pas au ressenti des gens. Les gens défendent leur identité, leur identité européenne.
• « Il faut que les démocraties européennes osent dire non à l’islam politique, une idéologie d’essence totalitaire. (…) Je juge l’islam à ses fruits. »
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Anthony Bellanger, de Courrier International, n’est pas un inconnu sur le site. Dans une émission radio du 12 août 2009, il déplorait “la stigmatisation” des musulmans, dénonçait “l’islamophobie rampante” et s’enflammait : “Je rappelle que ce sont nos compatriotes ! “ (réécouter).
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Note : pas une seule fois le mot “immigration n’est prononcé.
(Site d’Europe 1)