Extrait
Une quinzaine d’ados âgés de 15 à 18 ans, tous ou presque d’origine maghrébine. Comme à chaque fin de journée, ils tiennent le muret à droite de l’entrée de l’établissement scolaire. Depuis des mois, ils s’opposent à un groupe de jeunes qui se disent « nationalistes. »
Neuf gendarmes font le pied de grue devant le lycée. Objectif : éviter que ça ne dégénère. Le dispositif est plus léger qu’au début du mois de novembre. Jusqu’à quarante représentants des forces de l’ordre ont parfois été mobilisés pour éviter les affrontements.(…)
« La France ne veut pas de nous, on la baise. (…) Ils disent que ce n’est pas notre pays. Mais on est français. Qui s’est battu pour la France pendant la Seconde guerre mondiale ? Les Arabes. »
«Ils viennent à quinze ou vingt et s’en prennent aux filles, », explique Romain, élève en terminale. « On défend simplement ce qui aujourd’hui est apparemment devenu indéfendable ! Dans certaines écoles, le cochon est interdit ! Maintenant, ils construisent même des mosquées ! Tous les soirs, les jeunes filles sont systématiquement insultées, provoquées, agressées par une racaille nombreuse, toujours les mêmes. Tous les soirs, il faut venir protéger ces filles et leur permettre de rentrer chez elles. (…) Les autorités ont baissé les bras. »
Un membre des forces de l’ordre confie que, selon lui, « avant la fin d’année, Chauny passe sur une chaîne de télé nationale avec un mort. » Il a constaté l’apparition des premiers tags racistes en ville et à ses abords il y a près de trois ans, « en même temps, dit-il, que l’immigration a commencé à se faire plus visible, que les femmes ont été plus nombreuses à porter le tchador. »