La raison en est fort simple : la FDIC, l’agence fédérale américaine qui garantit les dépôts bancaires aux États-Unis, est à court d’argent ! La Réserve Fédérale (FED) lui a pourtant déjà prêté, dans le plus grand secret, 80 milliards pour la sauver.
La Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC) a publié, le 25 novembre, son état des lieux trimestriel pour la période de juillet à septembre. Pour la première fois depuis 1992, le bilan de la FDIC laisse voir une perte comptable atteignant 8,2 milliards de dollars. Ce résultat intègre une provision de 38,9 milliards pour les pertes à venir en 2010. Afin de faire face aux frais des nombreuses fermetures, la FDIC avait annoncé, le 12 novembre, qu’elle allait demander à ses assurés de payer trois ans de primes en avance pour la fin de l’année, soit une somme estimée à 45 milliards. La FDIC devrait donc disposer d’un total de 94 milliards de dollars. Enfin, cette période a vu le nombre des institutions en difficulté monter de 416 à 552.
En conclusion, la situation s’est encore dégradée et la FDIC censée “préserver et favoriser la confiance populaire dans le système financier“, est en train de mobiliser ses dernières ressources. Si la reprise n’est pas au rendez-vous en 2010, cette institution se trouvera elle-même en situation de faillite d’ici à la fin de l’année prochaine. Et ce, en dépit des 80 milliards de dollars déjà prêtés par la FED, sans en informer les contribuables. Il lui faudra alors faire appel à l’État fédéral pour continuer de fonctionner.
Est-ce qu’on peut s’attendre à une telle situation en 2010 ? Un petit calcul va nous aider:
* 124 institutions ont été fermées jusqu’à présent en 2009
* Le montant total des coûts engendrés par ces fermetures est de 32 milliards de dollars, ce qui donne un coût moyen de 258 millions de dollars.
Si 350 banques devaient être fermées en 2010 avec un coût moyen identique, cela nécessiterait 90 milliards, soit la quasi totalité de l’ensemble des ressources de la FDIC. On comprend mieux la démarche de la FDIC de demander ces primes à l’avance. Cela révèle aussi que la FDIC considère ce scénario comme possible…
Il semble que la FDIC tente par tous les moyens de temporiser et de retarder au maximum les mises en faillite de banques régionales. Il se pourrait bien que le mois décembre soit calme du côté des fermetures, le temps pour la FDIC de voir affluer les primes. Pour rappel, ce sont les services compétents de chaque État qui décident formellement de la fermeture d’une banque et non la FDIC. Mais dans la pratique, la FDIC est en mesure de coordonner les fermetures avec les États. Il est probable que les fermetures de cette fin d’année soient celles ne souffrant d’aucun report possible.
Graphiques mis à jour pour le mois de novembre (cliquez sur les images pour les agrandir)