Libération donne la parole à des « Français issus de l’immigration» exaspérés par le débat sur l’identité nationale. Ils appartiennent aux classes moyennes ou supérieures. Et sont de même origine ethnique, culturelle et religieuse
Fouziya Bouzerda, avocate de 38 ans, elle est conseillère municipale (Modem) à Lyon. «Lorsque je regarde sur le site du ministère la notice accompagnant le débat, je sens bien que l’on vise une population cible. On parle beaucoup d’immigration, d’islam, on mélange tout.»
Elle ajoute, être française, c’est «adhérer à la démocratie, aux valeurs de la République et à sa devise, si incomplètement respectée. Participer à la construction de ce pays, à sa vie politique pour ce qui me concerne. Choisir de vivre ici, n’avoir aucune aspiration à vivre ailleurs. Me reconnaître dans la langue française et dans une partie de son histoire.»
Taoufik Bourgou, maître de conférence en sciences politiques à l’université Lyon-III, : «La France n’a pas de problème d’identité. (…)»
Ali Boulala, fonctionnaire de la SNCF : «Moi, j’ai une double culture, française et arabo-musulmane. Je le vis très bien. Il faut arrêter l’assimilationnisme. Tout le monde se sentira beaucoup plus français quand chacun pourra l’être sans gêner avec ses différences. » «Le référendum suisse n’est que le reflet des sentiments européens».
Hassan Boutemine, (38 ans), directeur d’un centre social dans la banlieue de Grenoble : «Ce débat vise les gens issus de l’immigration, et particulièrement les musulmans.»
Douadi Alouche (33 ans), agent territorial : «Je suis né en France, je vis en France, je travaille en France, j’y paie des impôts. Je suis français, quoi. Et là, j’ai l’impression que l’on veut vérifier si j’en ai bien tous les attributs.»