Un avocat a décidé de saisir la Cour européenne des droits de l’homme.
Deux plaintes ont déjà été déposées au Tribunal fédéral. L’avocat Antoine Boesch, qui se dit soutenu par des clients de tous horizons et de toutes confessions, a, pour sa part, décidé de saisir la Cour européenne des droits de l’homme. Quant au Club helvétique, composé d’une vingtaine d’intellectuels, de juristes et de responsables politiques, il suggère de remplacer l’interdiction des minarets dans la Constitution par une «disposition sur la tolérance» .
Une nouvelle initiative, populaire ou parlementaire, serait «la façon la plus démocratique d’y arriver», souligne Jörg Müller, avocat spécialisé en droit constitutionnel. En attendant, le débat suscite des vocations politiques. Gasmi Slaheddine, président de la Ligue musulmane du Tessin, a lancé un appel aux quelque 400 000 musulmans de Suisse, afin de fonder un parti islamique. «L’heure est venue de défendre nos droits, les droits d’une minorité qui sont bafoués», estime-t-il.
Pour l’UDC, la droite populiste à l’origine du référendum, il s’agit de capitaliser sur ce «succès». La prochaine bataille à mener devrait être celle pour l’expulsion des criminels étrangers. «Je suis effaré quand j’entends parler d’annulation de ce scrutin ! lance Oskar Freysinger, député UDC. Si on invalide cette votation, c’est la fin de notre démocratie.» Et si des tribunaux avaient «l’outrecuidance» de casser la décision populaire en se référant à la Convention européenne des droits de l’homme ou à la convention de l’ONU sur les droits civiques et politiques, prévient-il, l’UDC fera pression pour que la Suisse résilie les traités concernés.
Source : Le Figaro