Les étrangers originaires de pays non membres de l’Union européenne ne peuvent pas voter aux élections locales. C’est pour «réparer cette injustice démocratique » que la maire (PS) des Ulis, Maud Olivier, lance un Conseil des résidents étrangers, une première en Essonne.
Aux Ulis, un habitant sur cinq se trouve dans ce cas-là. On les appelle les « invisibles». Une réunion d’information était organisée hier. Objectif : présenter le projet et, surtout, attirer des candidatures. «Une trentaine ont déjà été déposées», précise Clovis Cassan, en charge du dossier au sein de l’équipe municipale.
« Nous voulons que les résidents étrangers fassent partie intégrante de notre vie politique, plaide la maire, Maud Olivier. Il s’agit d’envoyer un message fort à tous ceux qui ne peuvent pas voter, leur montrer qu’on les entend.»
Dans la salle, cette main tendue fait mouche. « Je suis très heureux d’être ici, raconte avec émotion Diacary, 30 ans dont six passés aux Ulis. C’est la première fois que je suis invité à la mairie, je me sens ulissien comme jamais. » Séduit, il a prévu de déposer sa candidature, tout comme Chokri, un Tunisien de 28 ans, qui, « frustré de ne pas voter », veut s’impliquer.Dans la salle, certains ont déjà envoyé leur candidature. Lamine, lui, souhaite « porter la parole de tous, car on pense, même sans droit de vote », tandis qu’Hassata espère « que le conseil jouera un rôle déterminant dans la vie démocratique ». D’autres leitmotive reviennent, pêle-mêle : « maître de notre destin », «tous citoyens », « amour de notre ville » et «fier de son identité », laissant apparaître en arrière-fond le débat sur l’identité nationale lancé par Nicolas Sarkozy…
Et quand une participante s’interroge sur la capacité de certains étrangers à s’intégrer au futur conseil faute de maîtrise du français, l’atmosphère s’alourdit quelque peu. «On rapporte tout à ce débat, regrette Soulé, un Mauritanien d’une vingtaine d’années. Nous voulons simplement montrer que nous avons un rôle à jouer en France.»
Source: Le Parisien
