Après Dubaï, en attendant la Grèce, voire l’Espagne, une crise financière d’une importance majeure pourrait survenir en Ukraine. Le vice-premier ministre ukrainien, Grigori Nemyria, a annoncé que l’Ukraine avait demandé une aide urgente de 2 milliards de dollars au Fonds monétaire international (FMI). Objectif : le règlement de sa dette publique extérieure et de ses factures de gaz russe.
A la suite d’une visite au siège du FMI à Washington, Grigori Nemyria a ainsi précisé qu’il fallait “remédier à la situation extrêmement difficile” relative au respect des obligations internationales de Kiev. Tentant de forcer la main du FMI, en ajoutant qu’il fallait éviter que le contexte ne se répercute sur d’autres États à l’économie fragile. “Créer un risque de déstabilisation serait une erreur fatale,” selon lui. Sous-entendu : la Russie pourrait en “profiter” pour faire “revenir” à elle les “brebis égarées.”
Selon le vice-premier ministre, l’Ukraine a besoin d’être aidée financièrement pour pouvoir payer retraites et salaires du secteur public et effectuer ses règlements mensuels relatifs au gaz importé de Russie.
Si l’Ukraine doit faire face à de graves difficultés financières depuis plus d’un an, la situation de l’émirat de Dubaï et de la Grèce ont ravivé les craintes à son égard. D’autant plus que l’Ukraine a d’ores et déjà utilisé ses droits de tirage spéciaux auprès du FMI pour obtenir des fonds lui permettant de régler ses factures gazières d’octobre et novembre.
Rappelons que le FMI a d’ores et déjà débloqué 11 des 16,4 milliards de dollars destinés à soutenir l’économie ukrainienne. Toutefois, il y a deux mois, le Fonds a suspendu le versement à Kiev de la quatrième et dernière tranche (3,8 milliards de dollars) du crédit de stabilisation. Motifs invoqués : l’absence de résultat concernant les réformes économiques que le FMI exige de la part de l’Ukraine. Le Fonds reproche ainsi à Kiev de ne pas avoir mis en oeuvre la politique de rigueur et les réformes qui lui étaient demandées, critiquant notamment l’adoption par le Parlement ukrainien d’une loi sur l’augmentation des minima sociaux.
Selon les experts du dossier, Kiev devra verser 500 millions de dollars au titre de sa dette extérieure au premier semestre 2010 et 1,5 milliards de dollars sur l’ensemble de l’année.