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Invité par l’Association des journalistes d’information religieuse, le président du Conseil français du culte musulman,(CFCM), Mohammed Moussaoui, s’est inquiété de la tournure prise par le débat sur l’identité nationale. Il se veut pourtant rassurant et affirme ne pas souhaiter pas que «la pratique voile intégral s’installe en France»

M. Moussaoui a dénoncé les «dérapages inadmissibles tenus par des personnalités du gouvernement ou de partis politiques». Reçu le 23 décembre prochain à l’Élysée par Nicolas Sarkozy, il aura d’ailleurs l’occasion de lui faire part «des inquiétudes et préoccupations des musulmans de France».

Selon lui, ce débat, qui «se transforme en une stigmatisation des musulmans » a besoin d’être « clarifié ». «Le débat est là : discuter de son opportunité serait purement théorique, a-t-il expliqué. Il laisse des interrogations qui nécessitent de rappeler certaines choses de façon ferme.»

Et notamment, selon lui, «le principe d’égalité» : «l’islam doit être traité à égalité avec les autres religions. Ce n’est pas un débat sur l’islam ».

C’est avec la même optique que le président du CFCM voit le débat autour du voile intégral. «J’avais été choqué par l’idée d’une commission d’enquête : cela supposait quelque chose de délictueux, explique-t-il. La mission d’information a été admise par tous, mais j’aurais trouvé plus judicieux qu’elle se penche sur toutes les formes d’expression radicales, y compris d’ordre politique.»

Si, sur le fond, il rappelle que «le CFCM ne souhaite pas que la pratique voile intégral s’installe en France», Mohammed Moussaoui redoute les effets d’une loi contre une pratique dont il rappelle qu’elle est très minoritaire.(…)

«Comment va-t-on l’appliquer, s’interroge-t-il ? Va-t-on arrêter les femmes qui portent le voile intégral ? Va-t-on confisquer leur burqa ? Alors ces femmes vont être forcées à vivre recluses chez elles et ce n’est pas ainsi qu’on règlera le problème de leur émancipation et de leur intégration.» (…)

Concernant l’islam radical, Mohammed Moussaoui estime d’ailleurs que «la République n’est pas menacée ». «Ces courants sont minoritaires et la République a les moyens suffisants pour les contenir, soutient-il. Leur idéologie n’a pas d’avenir en France : il ne faut pas sous-estimer le bon sens des citoyens, qu’ils soient musulmans ou non.»

Source : La Croix

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