Selon une note de Pôle emploi, un million de chômeurs épuiseront leurs droits à indemnisation en 2010, faisant certes diminuer les statistiques du chômage (et les dépenses de l’Etat) mais dans un total trompe-l’oeil…
Selon les chiffres de Pôle emploi, “le nombre de sorties du régime d’assurance chômage pour fin d’indemnisation est estimé à 850.000 en 2009 et 1.000.000 en 2010” et “le nombre d’entrées en ASS est estimé à 149.000 en 2009 et 170.000 en 2010”.
Une annonce qui a vivement fait réagir les syndicats, FO, CGT et CFTC criant à l’“urgence”.
Réaction beaucoup plus soft côté patronat, qui certes admet “un vrai sujet” mais souhaite “plus d’éléments pour réfléchir”.
Vaste sujet donc, pour les protagonistes réunis lundi dans le cadre de la négociation sur “la gestion sociale des conséquences de la crise sur l’emploi”. Rappelons en effet que patronat et syndicats ont récemment formé un groupe de travail pour évaluer les besoins 2010 concernant le dossier.
Eléments de base de la discussion : une augmentation probable du nombre de personnes concernées, compte tenu de la crise et du raccourcissement de certaines durées d’indemnisation.
Toutefois, la question des chômeurs en fin de droits, traitée par un groupe de travail qui se réunira entre le 20 et 22 janvier, ne sera pas abordé en séance plénière avant le 26 février.
Selon Gabrielle Simon (CFTC), la “problématique des fins de droit, et particulièrement des seniors va exploser dans les mois qui viennent”. Le syndicat souhaitant qu’une solution soit trouvée avant que la situation ne devienne catastrophique.
Moins de 20% des chômeurs en fin de droit seraient en effet éligibles à l’Allocation spécifique de solidarité (ASS), laquelle est fixée à près de 450 euros, versés par l’Etat sous condition de ressources du ménage et… de la valeur du patrimoine personnel du demandeur.
Un chômeur non indemnisé peut ne percevoir ni ASS, ni Revenu de Solidarité active, si son conjoint travaille et que le foyer atteint un seuil de ressources.
Environ un chômeur sur trois est dans ce cas et ne perçoit aucun revenu de remplacement.
Dominique Castéra, DRH du groupe Safran et chef de file de la délégation patronale estime, quant à elle, que les chiffres communiqués “ne sont pas encore tout à fait exploitables”, souhaitant également obtenir les chiffres du Revenu de solidarité active.
Début décembre, le ministère de l’Emploi a indiqué que l’Allocation spécifique de Solidarité (ASS) sera augmentée de 1,2%, de même que l’Allocation équivalent Retraite (AER). Cette revalorisation est légèrement supérieure à celle des allocations chômage, entrée en vigueur le 1er juillet (+1%). Ces allocations sont perçues par 2,038 millions de chômeurs ayant encore droit à une indemnisation.