… le problème n’est pas tellement différent. »
Audition de Bertrand Louvel, président de chambre de la Cour de cassation, devant la mission burqa (16/12/09).
Le dialogue présenté ci-dessous (1’30”) a lieu à la toute fin d’une session de plus d’une heure et demie. (vidéo intégrale ici)
• Bertrand Louvel : « Nous avons là deux cultures. [Pause] Deux cultures qui ont cohabité sous le drapeau français très longtemps à une époque qui n’est pas si ancienne […] La France était en Algérie, aujourd’hui l’Algérie est en France. Le problème n’est pas tellement différent. »
———————–
• Note 0 : B. Louvel fait le clair constat de deux cultures différentes. Le terme “cohabiter” est très significatif par ses implications.
• Note 1 : Concernant ces «deux cultures qui ont cohabité sous le drapeau français», on sait comment l’histoire se termine et le succès de cette cohabitation.
• Note 2 : La “France en Algérie” est, 50 ans plus tard, toujours critiquée pour ses velleités colonisatrices passées. Selon B. Louvel, “l’Algérie est en France aujourd’hui”, et ce n’est “pas tellement différent”. Est-ce à dire qu’il voit dans le comportement des Algériens en France la même intention colonisatrice ? [Malika Sorel dénonce clairement à ce sujet une “importation de valeurs” – Ré-écouter]
• Note 3 : Dans la vidéo complète de l’intervention, comme la plupart des intervenants dans les débats sur l’immigration, le voile, l’intégration etc…, B. Louvel fait malgré lui — et d’office — la distinction entre “les Français, les Françaises” (qui ne portent pas le voile, ou sont d’origine européenne) et les personnes d’origine immigrée, qui sont toujours renvoyées à leurs origines (“les Maliens, les Marocains, les Algériens…”). C’est une constante de tous les débats que nous examinons. Les plus ardents partisans du “vivre-ensemble” et de la “diversité” sont souvent les premiers à faire cette distinction instinctive, sans s’en rendre compte.
Rappel 1. Le 15 aout 2008, Jean-Pierre Chevènement déclarait sur France-Culture :
« La France au fond n’avait rien à faire en Algérie. Elle n’a jamais su ce qu’elle y faisait. Elle n’a pas fait véritablement une grande colonie de peuplement. (…) Il aurait fallu distinguer le sort de la France et de l’Algérie, parce que, je le pense, ces deux peuples n’étaient pas miscibles.» [miscible : qui peut se mélanger de façon homogène] – Réécouter
Rappel 2. En 2005, Alain Besançon, historien, membre de l’institut, rappelait :
«L’histoire est quand même formelle : les populations musulmanes ne se fondent pas dans la population alentour. C’est un fait, un simple fait. Le 20e siècle a vu une purgation des zones mixtes. (…) La mixité est une chose extraordinairement difficile à réaliser. Historiquement, ça n’a jamais duré longtemps.» – Réécouter