Nicolas Sarkozy a-t-il raison d’être satisfait de sa gestion de la France ? Dernier indice en date : la Banque de France a annoncé – certes fort discrètement – lundi que le déficit des comptes courants de la France s’est creusé en octobre d’une valeur égale à 4,5 milliards d’euros.
Raisons invoquées : un déséquilibre accru des échanges de biens. Précisons que le déficit s’établissait à 4,3 milliards d’euros le mois précédent, la première estimation de 3,7 milliards d’euros ayant été soumis à révision.
Mais durant le mois d’octobre, le déficit des échanges de biens s’est lui-même creusé à 4,2 milliards contre 4 milliards le mois précédent, dégradant ainsi la situation des comptes-courants.
Le déficit des comptes courants de la France s’était déjà fortement dégradé en 2008, à 44 milliards d’euros soit 2,3% du produit intérieur brut contre 1% un an plus tôt. Des chiffres beaucoup plus mauvais qu’attendus.
Selon la Banque de France, les autres postes des transactions courantes ont en revanche peu évolué. Les services sont demeurés stables à 0,9 milliard, tandis que les revenus progressaient très légèrement à 1 milliard d’euros.
Concernant les comptes financiers, les investissements directs ont vu rouge en octobre avec des sorties nettes de 4,8 milliards d’euros contre un solde légèrement positif, en septembre.
Les investissements de portefeuille ont enregistré des entrées nettes de capitaux de 6,2 milliards d’euros, après 36,4 milliards le mois précédent. Sur douze mois cumulés, le déficit des transactions courantes s’élève à – 43,8 milliards.
En valeur de marché, la position extérieure de la France (écart entre les avoirs des résidents français à l’étranger et les avoirs des non-résidents en France) – qui était équilibrée en 2007 – est devenu déficitaire de 372 milliards en 2008. L’essentiel de cette “dégradation provient évidemment des effets très négatifs de valorisation observés en 2008,” liés à la crise financière internationale, précisait alors la Banque de France.
Des chiffres provisoires publiés en février faisaient état d’un déficit de 39,2 milliards en 2008, contre 19,6 milliards en 2007.
“Les investissements directs français à l’étranger excèdent de 70 milliards les investissements directs étrangers en France“, soulignait alors l’Établissement financier.