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Nabil Ennasri, diplômé de l’Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence, est membre du Collectif des musulmans de France (CMF). Il affirme que les inquiétudes des Européens sont bien liées au bouleversement engendré par des décennies d’immigration massive. Et qu’il pourrait y avoir des lendemains difficiles «pour les millions de citoyens européens de confession musulmane».

La situation qui règne en France à la suite de la votation suisse interdisant la construction des minarets a quelque chose de surréaliste. Cette première moitié du mois de décembre 2009 a vu la France – et, avec elle, tout le continent européen – plongé dans une espèce de psychose collective, où la peur de l’islam et le danger de la présence des musulmans en Europe ont dominé toutes les discussions. (…)

L’espace médiatique a été archi dominé par la controverse dont les médias raffolent et que l’extrême droite européenne a malheureusement réussi à placer au cœur du débat européen : le spectre de la présence de plus en plus visible de dizaines de millions de musulmans sur le continent. (…)

Disons-le sans fioritures : toute cette excitation collective trouve largement racine dans le fait que de plus en plus d’Européens ont du mal à accepter le fait que leur pays a changé.

L’incroyable crispation autour de l’islam n’est finalement que le reflet d’une peur et d’une crainte de voir l’identité européenne (certains en France parleront d’« identité nationale»…) se diluer dans un territoire dont le paysage sociologique a été bouleversé par plus de quarante ans d’immigration étrangère massive. (….)

Les musulmans européens ont assurément une large part de responsabilité dans la situation actuelle mais il leur appartient plus que jamais d’œuvrer intelligemment pour éteindre ce début d’incendie. Même si les prochaines années s’annoncent orageuses, il leur faudra ne pas céder à la pression et aux sirènes de la victimisation, mais développer un discours et des actes positifs de contribution citoyenne. L’affaire a son importance : il en va de la santé de nos sociétés comme de l’avenir du vivre-ensemble.

Source : SaphirNews

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