Le Trésor américain comblera toutes les pertes de Freddie Mac et Fannie Mae jusqu’en 2012 et autorise le relèvement des plafonds de salaires fixés pour les cinq plus hauts dirigeants des deux organismes de refinancement.
Le département américain au Trésor a annoncé, jeudi 24 décembre, qu’il allait combler sans limite, jusque fin 2012, toute perte nette des organismes semi-publics de refinancement hypothécaire Fannie Mae et Freddie Mac. Cette mesure de soutien à ces deux entreprises, potentiellement très coûteuse, doit compenser l’arrêt d’une autre mesure, à savoir l’achat par le Trésor de titres financiers relatifs à l’immobilier. Au 31 décembre, l’État cessera d’acquérir des titres adossés à des prêts hypothécaires garantis par Fannie Mae et Freddie Mac.
Concrètement, le Trésor a décidé que le plafond de 200 milliards de dollars par entreprise, qui limite les injections dans leur capital auxquelles peut procéder l’État, sera relevé à chaque trimestre d’un montant égal à leurs pertes nettes respectives. Fannie Mae et Freddie Mac, qui sont considérées comme portant à bout de bras la majorité du marché immobilier américain, disposent désormais d’un financement public illimité pour les trois prochaines années.
Le Trésor a rappelé qu’il avait injecté jusque-là 111 milliards de dollars dans le capital des deux organismes lourdement déficitaires – 51 milliards de dollars pour Freddie Mac et 60 milliards de dollars pour Fannie Mae. “Aucune des deux entreprises n’est proche de la limite des 200 milliards de dollars,” a estimé le Trésor dans son communiqué.
Des responsables gouvernementaux ont indiqué lors d’un point-presse que le gouvernement ne prévoyait pas de dépasser ces 200 milliards de dollars, mais qu’il souhaitait rassurer les marchés sur son soutien à ces deux sociétés cotées passées sous tutelle de l’État en septembre 2008.
Plus tôt dans la journée, l’agence fédérale du financement du logement (FHFA) avait autorisé le relèvement des plafonds de salaires fixés pour les cinq plus hauts dirigeants des deux organismes de refinancement. Ces dirigeants pourront toucher pour l’exercice 2009 plusieurs millions de dollars par an en salaire de base, primes et salaires différés. La FHFA explique que ces niveaux de salaires ont été fixés pour que ces entreprises soient “en mesure d’attirer et de conserver des employés talentueux.” Elle ajoute toutefois que ces rémunérations représentent “une baisse de 40 % par rapport à leur niveau d’avant la mise sous tutelle par le gouvernement.”