Cette opération, menée conjointement par les ministères de la santé et des affaires étrangères, vise à réduire la facture de la campagne de vaccination de masse décidée par le gouvernement (pour un coût de 869 millions d’euros, selon le ministère).
Elle est la conséquence de l’avis rendu le 1er novembre par l’Agence européenne de la santé qui indique qu’une seule injection au lieu de deux suffit pour être protégé du virus. “Ce jour-là, on a compris qu’avec les 94 millions de doses achetées en juillet, nous détenions trop de vaccins”, explique un responsable du ministère de la santé cité par Le Parisien.
Sanofi Pasteur, la division vaccins du groupe Sanofi-Aventis, s’est déclarée dimanche “disposée à examiner” une éventuelle demande de renégociation du contrat d’achat de doses de vaccins avec le gouvernement français. “Pour l’instant, il n’y a pas eu de renégociation du contrat mais s’il devait y avoir des demandes du gouvernement, Sanofi Pasteur serait disposé à les examiner”, a affirmé un porte-parole du laboratoire.
Le député Jean-Marie Le Guen, spécialiste au PS des questions de santé, a réclamé dimanche une mission parlementaire pour faire le bilan de ce qu’il a qualifié d’“échec” du gouvernement dans la campagne de vaccination contre la grippe H1N1. “La politique vaccinale est malheureusement un fiasco” aboutissant “à ce que nous ayons le plus faible taux de personnes vaccinées des pays développés”, écrit-il sur son blog. Depuis le début de la campagne de vaccination, lancée le 21 octobre, seules 5 millions de personnes environ ont été vaccinées.
D’après Le Parisien, des contrats ont déjà été signés avec le Qatar (300 000 doses) et l’Egypte (2 millions) pour un montant total 16,1 millions d’euros. D’autres négociations sont en cours, notamment en Ukraine où une bataille commerciale oppose la France à l’Allemagne, qui essaie elle aussi de se défaire de ses excédents en vendant à Kiev 2,2 millions des 50 millions de doses commandées.
La France avait déjà offert en septembre 9 millions de doses à l’OMS, dans le cadre d’un effort conjoint avec les Etats-Unis, l’Australie, le Brésil, l’Italie, la Nouvelle Zélande, la Norvège, la Suisse et le Royaume Uni, pour mettre 10 % de leurs stocks au bénéfice des populations des pays les plus pauvres.
Signalé pour la première fois fin mars au Mexique, le virus H1N1 s’avère pour le moment moins meurtrier que redouté. Fin décembre, il avait causé près de 200 décès en France et 12 200 à travers le monde, dont 10 000 aux Etats-Unis, de loin le pays le plus touché.
Le Monde