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Tout est en place pour une nouvelle catastrophe économique mondiale, a estimé jeudi Simon Johnson, ancien économiste en chef du Fonds monétaire international (FMI).

Aux États-Unis, « nous avons désormais un système financier qui repose entièrement » sur la croyance que l’État lui sauvera indéfiniment la mise, comme il l’a fait en septembre 2008 et dans les mois qui ont suivi, a déclaré M. Johnson.
« Toutes les grosses banques qui sont encore là pensent qu’elles sont à l’abri d’une future faillite parce que c’est ce qui s’est passé l’année dernière, et c’est ce que leur ont vendu » le secrétaire au Trésor américain Tim Geithner et Larry Summers, conseiller économique du président américain Barack Obama, a-t-il ajouté.

« Une idée reçue veut que deux crises financières majeures ne peuvent pas se suivre de près, mais je pense que nous allons avoir la preuve du contraire, » a-t-il prédit. Pour lui, « les douze mois à venir pourraient être vraiment passionnants, les gens pourraient être très positifs pendant que nous nous préparons à une catastrophe énorme. »

Selon M. Johnson, les banques n’ont tiré aucune leçon de la crise.

Si l’on prend « les six plus grosses banques aux États-Unis, le total de leurs actifs représente plus de 60% du PIB américain. Elles ont grossi pendant la crise, dit-il, « et tous les gros sont là, prêts à prendre des risques, comme vous ou moi si nous nous sentions parfaitement protégés. »
Vu la faiblesse des taux aux États-Unis, il y a déjà beaucoup d’opérations spéculatives sur écart de rendement consistant à emprunter de l’argent en Amérique pour l’investir dans les pays émergents, qui sont la « nouvelle frontière » pour les investissements comme pour la crise, a ajouté M. Johnson, qui enseigne aujourd’hui au MIT, à Boston (Nord-Est).
Les banques rechignent à prêter, mais « elles voient de grandes occasions sur les marchés, » a-t-il dit, « certains responsables politiques s’en inquiètent, mais ils ne savent pas quoi faire. » Ce regain de goût pour le risque pourrait conduire les banques à investir dans « les matières premières, » « des choses bizarres aux États-Unis » (comme lors de la dernière crise), mais surtout, là où tout le monde est convaincu que les prix ne peuvent que monter: la Chine et les autres pays émergents.
Pour la Chine, M. Johnson envisage un « scénario à la japonaise. » « En 1989, tout le monde était convaincu que le Japon allait devenir le numéro un mondial » et tout à coup on a eu un « krach gigantesque, » a-t-il dit. « Or, comme au Japon à la fin des années 1980, il y a en Chine une ruée extraordinaire sur l’immobilier, » et on entend déjà « beaucoup de choses sur la Chine numéro un, » a-t-il ajouté, estimant qu’une crise à la japonaise en Chine provoquerait de nouveau une « énorme crise bancaire » qui aurait des conséquences dramatiques pour l’économie mondiale.
News Banques
(Merci à Pakc)
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